Les fortunes sont extrêmement variées pour les 73 primo-romanciers de la rentrée littéraire. Si une poignée d'entre eux a pris la lumière et concentre l'essentiel des ventes d'après les données NielsenIQ BookData de la base Electre/Livres Hebdo, la grande majorité a sans surprise peiné à trouver son public.
Ainsi à la date du 29 octobre, leurs 70 romans* représentent un total cumulé de 158 846 exemplaires vendus, soit une moyenne de 2 269 copies par auteur.
Une médiane à 545 exemplaires vendus
Une moyenne trompeuse tant les ventes sont concentrées entre les mains d'un petit nombre d'élus : les trois premiers du classement, Paul Gasnier pour La Collision (Gallimard, 34 721 ex.), Mathilda di Matteo pour La Bonne Mère (L’Iconoclaste, 23 455 ex.) et Rebeka Warrior pour Toutes les vies (Stock, 21 821 ex.) concentrent à eux seuls 51 % des ventes.
Plus éclairant, le niveau de ventes médian se situe à seulement 545 exemplaires, la moitié des primo-romanciers de cette rentrée littéraire n'ayant donc pas réussi à franchir ce seuil. Ainsi, parmi les 70 titres examinés, 37 se sont vendus à plus de 500 exemplaires et seulement 24 à plus de 1 000 exemplaires.
David Deneufgermain qui figurait dans la première sélection du Goncourt avec L'adieu au visage (Gallimard) plafonne au 18e rang à 1 272 copies écoulées quand Paul Gasnier, l'autre primo-romancier présent sur la liste du Goncourt connaît un tout autre destin même s'il n'a pas été retenu dans la sélection finale du plus prestigieux des prix littéraires français.
À noter également que si le classement est dominé par la littérature blanche, la novéliste de science-fiction Audrey Pleynet, repérée pour son recueil Rossignol paru au Bélial en 2023), atteint 1 158 exemplaires avec son roman Sintonia, chez le même éditeur.
*Les données des ventes de trois primo-romanciers ne sont pas disponibles sur Electre : L'inconcevable merci de Bénédicte Sanson (L'éditeur à part) ; L'îlet : histoire d'une redescente de Franck Adani (La tête en l'air) et Le jour où mon père ne m'a pas tué et ce qui s'ensuivit de Ludovic Le Gall (La tête en l'air).
Les 3 primo-romanciers les plus vendus de la rentrée littéraire
- Paul Gasnier, La Collision (Gallimard, 34 721 ex.). Le journaliste de 35 ans signe un premier ouvrage à succès, qui oscille entre récit personnel et analyse d’une fracture sociale française. Peu de temps après sa sortie, le livre avait intégré le Top 20 NielsenIQ Bookdata / Livres Hebdo, à la 15e place à la faveur notamment de sa sélection dans la première liste du Goncourt.
- Mathilda di Matteo, La Bonne Mère (L’Iconoclaste, 23 455 ex.). Lauréate du prix Talent Cultura 2025 et du prix littéraire Vanity Fair 2025, l’autrice raconte l’histoire de Clara coincée entre Paris et Marseille en abordant le thème de la honte sociale.
- Rebeka Warrior, Toutes les vies (Stock, 21 821 ex.). La musicienne raconte une histoire d’amour bouleversée par la maladie dans un récit autofictionnel.
Le top 10
- Paul Gasnier, La Collision (Gallimard, 34 721 ex.)
- Mathilda di Matteo, La Bonne Mère (L’Iconoclaste, 23 455 ex.)
- Rebeka Warrior, Toutes les vies (Stock, 21 821 ex.)
- Ramsès Kefi, Quatre jours sans ma mère (Philippe Rey, 14 747 ex.). Lauréat du prix première plume 2025.
- Catherine Girard, In volientia veritas (Grasset, 6 796 ex.)
- Séverine Cressan, Nourrices (Dalva, 6 425 ex.)
- Nicole M.Ortega, Même le froid tremble (Anne Carrière, 5 892 ex.)
- Marie Semelin, Les certitudes (Lattès, 3 900 ex.)
- Lucie-Anne Belgy, Il pleut sur la parade (Gallimard, 2 424 ex.)
- Gabrielle de Tournemire, Des enfants uniques (Flammarion, 2 313 ex.). Lauréate du prix Envoyé par la poste.
