Livres Hebdo : Les librairies réalisent une part importante de leur chiffre d’affaires en fin d’année. C'est aussi votre cas ?
Thomas Auxerre : Oui, une bonne partie de notre chiffre d’affaires se fait juste avant Noël. C’est une période chargée où tout s’accélère, il y a une concentration de la fréquentation. À l’Amandier, les chiffres de ventes de cette période s’élèvent à 150 000 euros. Néanmoins, d’une année à l’autre, il y a plusieurs facteurs à prendre en compte. Par exemple, les ventes dépendent aussi des chiffres en collectivité, c’est-à-dire nos ventes à des comités d’entreprise, des bibliothèques etc. De manière générale, Noël représente 17 à 25 % des ventes de l’année.
Quelle est la période la plus intense ?
Il y a clairement une accélération des ventes avant le 24 décembre, ensuite la plupart de nos clients partent en province. Samedi dernier, mercredi et ce samedi 20 décembre, seront très certainement nos plus grosses journées.
Pour maintenir le rythme, est-ce qu’il y a des changements au niveau des effectifs, pour cette période ?
Nous sommes cinq libraires pour la fin de l’année, trois titulaires et deux apprentis en brevet professionnel à l'École de la librairie, sans renfort en plus. L’important, c’est d’arriver à organiser les plannings pour être efficace, mais aussi de faire attention à ne pas user nos équipes. Bien sûr, nous sommes en horaires élargis du 1er au 24 décembre, alors qu’habituellement, nous sommes ouverts du mardi au samedi. Nous ne changeons pas les horaires d'ouverture ou de fermeture, mais la librairie est ouverte sans interruption.
« On ne peut pas ignorer que le panier moyen baisse d’année en année »
Autant de livres vendus mobilisent beaucoup les libraires, comment faites-vous pour gérer les papiers cadeau ?
Nous n’embauchons pas d’extra, mais nous avons des stagiaires, ce sont souvent des collégiens ou des lycéens. Ils sont rémunérés et s’occupent des papiers cadeau. Les libraires sont occupés par le conseil de livre, l'orientation des clients. Mais parfois, sur les journées très chargées, on donne un coup de main au papier cadeau. Ça nous arrive de faire 20, 30, 50 paquets par heure !
Comment se passent les commandes ?
C’est un rythme effréné au niveau des commandes, nous commandons une à deux fois par jour, 30 à 40 livres. Parfois, les librairies commandent à des représentants en mutualisant, mais nous ne le faisons pas en cette période, pour une question de rapidité. Le plus important, c'est d'avoir les bons livres au bon moment.
Comment appréhendez-vous cette fin année, par rapport à l’année dernière ?
Nous sommes prêts, nous avons l’habitude maintenant. Néanmoins, on ne peut pas ignorer que le panier moyen baisse d’année en année. Même s’il faut nuancer, ici à Puteaux, notre clientèle reste aisée. Ce que nous pourrions espérer, c’est un peu plus de ventes sur les livres chers, mais nous savons que les clients ont de plus en plus un budget resserré. Nous vendons moins de beaux livres et plus de poches. Mais, tout de même, nous ne sommes pas à plaindre, nous sommes satisfaits de notre mois de décembre.
