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Livres Hebdo : Depuis plusieurs mois, la librairie indépendante fait face à une situation difficile, marquée par une conjoncture économique défavorable et des problématiques de plus en plus préoccupantes telles que la baisse de la pratique de la lecture. Dans ce contexte, comment abordez-vous les fêtes de fin d’année ?
Dominique Fredj : Nous avons abordé cette période comme les années précédentes. Les problématiques semblent mises entre parenthèses à l’approche de Noël. Certes, à la suite d’échanges avec plusieurs confrères et consœurs, nous avons constaté que la clientèle était, depuis cet été, dans une logique de rétention des achats. Toutefois, à l’approche des fêtes, les clients semblent vouloir se faire plaisir, notamment en matière de cadeau. Tout s’est dénoué au milieu de la semaine dernière : la différence a été immédiate et les trois derniers jours ont été particulièrement productifs. Cela laisse présager une période intense, et tant mieux !
Envisagez-vous de recruter du personnel supplémentaire pour cette période ?
En effet, nous nous préparons bien assez tôt. Dès début septembre, nous recrutons deux à trois salariés supplémentaires qui participent à l’organisation de nos réserves, afin d’avoir une visibilité totale sur notre rangement. Ces deux recrues restent avec nous jusqu’à janvier. L’avant-dernière semaine de novembre, nous recrutons une seconde équipe en poste jusqu’au 24 décembre. Au total, sept personnes nous rejoignent.
« Nous préparons la fin d’année dès septembre »
Avez-vous élargi vos horaires d’ouverture ?
Depuis le 11 décembre et jusqu’au 23 décembre, nous sommes ouverts de 10h à 19h30, soit une demi-heure de plus qu’en temps normal. Cette année, nous avons également décidé d’ouvrir la librairie trois dimanches : le 30 novembre et le 14 décembre, de 14h à 19h et le 21 décembre, de 11h à 19h. Nous serons également ouverts le 24 et le 31 décembre, de 10h à 17h30.
Comment anticipez-vous vos livraisons ?
Nous préparons la fin d’année dès septembre, puis nous montons en puissance jusqu’en décembre pour être au maximum de notre stock, notamment en bande dessinée. Évidemment, si certains titres sont victimes de leur succès, nous prévoyons des réassorts. En principe, les livraisons devraient se calmer dès cette fin de semaine, mais nous en recevons tout de même jusqu’au 22 décembre.
Comment organisez-vous la préparation des papiers-cadeaux et la gestion de ce service en période de forte affluence ?
Nous avons un système un peu particulier. Chaque année, nous louons une surface contiguë à la librairie pour gérer ce service dans les meilleures conditions. Depuis plusieurs années, nous travaillons main dans la main avec une association, avec laquelle nous préparons les papiers-cadeaux en dehors du local. Cette initiative s’avère très positive : l’an dernier, l’association a pu récolter 10 000 euros. Un succès que nous espérons renouveler cette année. À ce titre, nous avons mis en place un terminal de paiement dédié à l’association.
« Il serait faux de parler de désintérêt pour le livre »
Quelle place accordez-vous aux commandes, en ligne ou via le click & collect, durant la période des fêtes ?
Pour les commandes en ligne de livres que nous n’avons pas en stock, celles passées avant le 13 décembre garantissaient une livraison à temps pour les fêtes. Lorsqu’un client réserve en ligne, la commande est préparée dans la journée. Pour les livres disponibles en magasin, une livraison à domicile est assurée sous 48 heures. Par ailleurs, nous avons transformé l’espace click & collect en salle de rencontres et d’accueil. Si les clients le demandent à l’avance, les ouvrages peuvent déjà être emballés. Nous avons aussi prévu des caisses supplémentaires : leur nombre passe de 7 à 18, soit près du triple, à l’image de l’augmentation de l’affluence et du chiffre d’affaires (rires).
Les fêtes de fin d’année sont donc toujours aussi décisives et performantes ?
Nous avons de la chance : cette année, nous avons battu le record de chiffre d’affaires de la librairie, ce qui est une excellente nouvelle dans un contexte plutôt morose. Comme je le disais, les clients ont toujours envie de se faire plaisir, notamment en bande dessinée, fiction et jeunesse. L’été et le mois de septembre ont été plus compliqués, en raison, entre autres, de la réduction du pass Culture à cette période. Bien sûr, on ressent que le marché se contracte, et nous nous préparons au mieux pour traverser cette période que beaucoup annoncent difficile. Cependant, il serait faux de parler de désintérêt pour le livre. En jetant un œil aux chiffres Datalib de mes collègues, j’ai constaté que la fréquentation et les achats sont en train de repartir à la hausse : les clients répondent présents. Ce samedi, par exemple, a été un véritable samedi de décembre, avec un panier moyen plutôt important.
