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Les éditeurs anglais veulent laisser tomber les agents

Mary-Anne Harrington, de Tinder Press, organise quinze jours de recrutement avec dépôts de manuscrits. - Photo DR

Les éditeurs anglais veulent laisser tomber les agents

En essayant de contourner les agents littéraires, intermédiaires habituels, les éditeurs anglo-saxons cherchent à renouveler un secteur menacé. 

Par Pierre Georges
Créé le 24.02.2015 à 19h32

Dans le monde de l’édition anglo-saxonne, le tout-puissant agent littéraire joue habituellement un rôle clef entre l’écrivain et son éditeur. D’après le quotidien britannique The Guardian, cette tradition bien établie serait néanmoins ébranlée. Plusieurs maisons d’édition britanniques, parmi lesquelles Harper Collins ou Jonathan Cape, se sont mises à rechercher directement de nouvelles plumes à publier en organisant des collectes directes de manuscrits.
 
Ainsi, le mois prochain, Tinder Press organisera quinze jours de recrutement avec dépôts de manuscrits. Sa responsable, Mary-Anne Harrington, a déclaré au Guardian que sa société “n’abandonnera pas pour autant les agents”. Mais elle a ajouté : Aujourd’hui, nous ne pouvons plus rester assis en attendant que les agents nous envoient des projets. Nous devons prendre l'initiative”.
 
Deux phénomènes récents expliquent cette offensive. Les éditeurs craignent la concurrence des agents littéraires eux-mêmes, tentés de contourner l'édition traditionnelle en créant leurs propres maisons d’édition numérique. Il s'agit ensuite de contrer la menace d’Amazon et notamment de son service d’autoédition Kindle direct publishing.
 
Jonathan Lloyd, qui dirige l’agence littéraire Curtis Brown, reste sceptique. “Les maisons d’éditions n’ont pas les ressources, le temps et l’énergie nécessaires pour gérer les flots de manuscrits qu’ils vont recevoir”, a-t-il déclaré au Guardian.

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