L'éditeur Yves Michalon, né en 1945 à Paris, est décédé mercredi 9 mars dernier alors âgé de 77 ans. Il a fondé en 1995 sa maison d'édition éponyme, née « avec l'ambition de contribuer au débat d'idées » qu'il a dirigée jusqu'en juin 2020 avant de se retirer après l'annonce d'une maladie longue. Il a notamment écrit Au royaume des crapauds fous surgit un merle blanc (Michalon, 2018) dans lequel il revient sur son parcours professionnel (atypique), ses engagements, tout en livrant ses doutes et ses espoirs.

Neveu du compagnon de la Libération Pierre de Benouville (mort en 2001), fils d'un administrateur de sociétés, Yves Michalon abandonne sa terminale et se lance dans la publicité. Jusqu'à obtenir la vice-présidence du groupe de communication Havas Advertising en 1990. Avant ça, il fonde en 1969 l'agence Michalon Bergès Conseils, spécialisée dans la communication littéraire. Quelques années plus tard, son roman Le Pousse-caillou (Laffont, 1979) a été lauréat du prix Paul-Flat de l'Académie française en 1980.

Puis il lance le magazine Latitude consacrée aux questions internationales, et crée en 1992 l'association Est-Libertés dont l'objet est « d'accompagner la démocratisation dans les pays de l'ex-empire soviétique, notamment dans les Balkans ». Yves Michalon s'est aussi forgé une réputation d'officiel officieux, « de diplomate de l'ombre jusqu'à la fin des années 1990 ». En tant qu'éditeur il s'est fait remarquer avec la parution du premier récit du Prix Goncourt 2017 Éric Vuillard Le Chasseur (Michalon, 2000) ou encore le best-seller Bonjour paresse : de l'art et de la nécessité d'en faire le moins possible en entreprise de Corinne Maier (Michalon, 2004) vendu à plus de 250 000 exemplaires. Les Éditions Michalon ont dû déposer le bilan en 2009 avant d'être rachetées par les éditions Max Milo. Depuis 2012, la maison Michalon est détenue par le groupe L’Harmattan.