Il y a bien sûr Aphrodite, déesse de l’amour qui « a surgi du ventre de la mer » et qui inspire le titre du recueil. Et puis il y a toutes les autres... la « tendre et inflexible » Antigone qui à la vie « offrit son cri », Ariane sur la plage abandonnée, Artémis aux « jambes éruptives », Atalante, Hélène, Pénélope et Clytemnestre, sans oublier Cassandre « à la langue de feu » et jusqu’aux fileuses de destin, les Moires redoutables...

Les lecteurs des Feuilletons de la mythologie (Bayard Jeunesse) le savent, Murielle Szac est une conteuse née. Déroulant sa parfaite connaissance des mythes grecs, l’autrice opte cette fois pour le véhicule poétique, labourant avec une égale constance les thèmes de la délivrance, de la résistance, en un mot de la liberté, cette fameuse « eleftheria » qui donne son nom à l’un des poèmes.

Héroïnes magnifiées

Certains délaissent d’ailleurs les rivages merveilleux du panthéon grec pour frayer avec l’époque contemporaine, chez les Hellènes toujours, et plus précisément en Crète où Murielle Szac vit une partie de l’année avec son compagnon, associé et éditeur occasionnel Bruno Doucey.

Elle y parle persécution et résistance encore, contre le Turc et contre le Nazi... car s’il est un combat de toutes les époques et de toutes les réalités, c’est bien celui de la liberté. Un combat que les femmes mènent en première ligne. Ce sont elles les héroïnes que magnifie Murielle Szac dans sa langue toujours très accessible, à la fois joyeuse et fluide, empreinte d’une gravité paisible.