Le festival du journal intime n'aura pas de huitième édition. Situé à Saint-Gildas-de-Rhuys (Morbihan), cet événement était unique en France et ailleurs, par sa thématique du journal intime. Depuis sa création en 2017, il a accueilli des milliers de spectateurs, plus de 50 artistes ainsi que des professionnels de divers horizons.
« Nous avons tout tenté pour maintenir le festival à flot »
Le Conseil d'administration du festival annonce via un communiqué de presse que « malgré une fréquentation fidèle et un soutien constant du public, la réduction progressive des subventions publiques et la baisse des financements culturels ont rendu impossible la pérennisation de l’événement dans des conditions dignes pour les artistes et les équipes. »
Le modèle de financement du festival, qui reposait sur les financements publics, les partenariats privés et la billetterie, n'a pas survécu à la diminution des aides couplée à la hausse des coûts de production et de logistique.
« Nous avons tout tenté pour maintenir le festival à flot », affirme l'organisation, rappelant que son cas n'est pas isolé et que de nombreuses structures culturelles, festivals, compagnies et lieux indépendants sont en difficulté. L'association du festival dénonce un désengagement progressif de l'État, des collectivités territoriales et des entreprises.
Un secteur particulier
Relatant des faits journaliers à l'image du réel, le journal intime est un genre bien particulier. Cher à éditer, il trouve un lectorat fidèle mais ne se destine pas au grand public. Laurence Santantonios, fondatrice des éditions du Mauconduit, avait confié à Livres Hebdo lors d'une enquête sur le secteur des journaux intimes les difficultés à exploiter les ouvrages qui nécessitent parfois plusieurs années de réhabilitation.
Karine Hoarau-Glavany, fondatrice du Festival du journal intime, indiquant quant elle : « Nous accueillons en moyenne 10 500 visiteurs par an. C’est un public acquis, mais composé essentiellement de personnes âgées. » Claire Paulhan, des éditions éponymes, soulignait : « C’est un public très précis, assez vieillissant, qui a une grande culture mais aussi de l’argent. Nos éditions coûtent cher. »
Certains titres connaissent du succès auprès du grand public, avec des personnalités connues comme Jane Birkin, Munkey Diaries (Fayard) ou des exceptions comme Le Journal d'Anne Franck (Calmann Lévy) vendu à 4 millions d'exemplaires depuis sa parution. Le secteur demeure néanmoins restreint et fragile et le festival en a payé le prix.