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- Pierre Lemaitre, Les Belles Promesses (Calmann-Lévy, 6 janvier)
Quatre ans après avoir inauguré sa tétralogie, Pierre Lemaitre en signe la conclusion avec Les Belles Promesses, tiré à 250 000 exemplaires. On y retrouve les Pelletier, le chat Joseph et tous les ingrédients de cette saga qui traverse les Trente Glorieuses. Le roman nous transporte en 1963, entre Paris et la campagne, où une nouvelle génération s’apprête à ouvrir le cycle suivant.
- Delphine de Vigan, Je suis Romane Monnier (Gallimard, 15 janvier)
Après le succès de Les Enfants sont rois, Delphine de Vigan explore cette fois le téléphone portable de Romane Monnier, 29 ans, qui disparaît après avoir réglé ses comptes avec son entourage. Son smartphone tombe entre les mains de Thomas, révélant notes, messages et photos comme autant d’archives. Le roman, tiré à 200 000 exemplaires, interroge aussi la notion de disparition volontaire.
- Marie-Hélène Lafon, Hors champ (Buchet-Chastel, 2 janvier)
« J’écris des livres comme on travaille la terre », disait l’autrice en 2009. Ruralité et monde paysan imprègnent ce 11ᵉ roman tiré à 60 000 copies. En dix tableaux, on traverse cinquante années dans une ferme du Cantal où le père exerce sa violence. Le récit alterne les points de vue entre Gilles, destiné à reprendre la ferme, et Claire, la sœur qui choisit la fuite.
- Gaspard Koenig, Aqua (L’Observatoire, 9 janvier)
Après Humus (prix Interallié 2023), Gaspard Koenig poursuit son exploration des éléments en se consacrant à l’eau. Aqua, tiré à 60 000 exemplaires, met en scène une communauté rurale sous tension, frappée par une crise de l’eau. On y suit notamment un enfant du pays devenu haut fonctionnaire et une épicière idéaliste qui défend la source ancestrale.
- Cécile Coulon, Le Visage de la nuit (L’Iconoclaste, 8 janvier)
Ceux qui ont aimé La langue des choses cachées retrouveront le Fond du Puits, cadre d’une trilogie en cours. Plus ample que le volume précédent mais lisible indépendamment, Le Visage de la nuit revisite le roman noir en empruntant aussi au conte. On y découvre un enfant sauvé d’une fièvre au prix d’un visage défiguré, un prêtre initiateur à l’art d’embaumer, et une rencontre déterminante. Tirage : 30 000 exemplaires.
- Philippe Besson, Une pension en Italie (Julliard, 8 janvier)
Pour ses 25 ans chez Julliard, Philippe Besson publie un roman tiré à 70 000 exemplaires sur le prix à payer pour être soi. Dans la Toscane des années 1960, lors d’un été caniculaire, l’harmonie d’une famille française est bouleversée par un événement imprévu. En trois jours, leurs vies basculent. Le secret qui en découle restera enfoui jusqu’à ce qu’un écrivain héritier de cette histoire intervienne.
- Éric Vuillard, Les Orphelins. Une histoire de Billy the Kid (Actes Sud, 28 janvier)
Dix ans après Tristesse de la terre, Éric Vuillard revient à l’Ouest américain en racontant la courte vie de Billy the Kid, mort à 21 ans. À son histoire intime s’ajoute une réflexion sur la naissance du pouvoir américain et une démocratie confisquée. L’auteur rappelle notamment que « desperado » vient de desesperado, « désespéré ». Un récit dense et percutant, tiré à 55 000 exemplaires.
