Ne cherchez pas son site web. Il n'existe pas (pour le moment). Tout au plus, Franck Belloir a créé des comptes sur les réseaux sociaux pour relayer l'actualité de Lerycerp. Avec cette entreprise, il est le facilitateur de l'ombre qui œuvre à donner de la visibilité aux maisons. « Le principe de Lerycerp, c'est de ne pas me voir. Je disparais derrière les éditeurs », assure-t-il.
Devenu librairie en 2000 puis directeur de trois enseignes à partir de 2008, Franck Belloir compte aussi sur son CV une activité d'éditeur et de diffuseur-distributeur. Après une dizaine d'années d'activité, cela ne lui suffit plus. Il arrête tout en 2019. Et fonde Lerycerp dans la foulée après avoir « constaté des espaces vides » dans la chaîne du livre que « ni les éditeurs, ni les diffuseurs-distributeurs ni les libraires n'arrivaient à combler faute de temps ». Son idée : proposer un large panel de services adaptés « pour soulager tout le monde ».
Polymorphe
Son entreprise peut ainsi assurer la communication des maisons d'édition, notamment sur les réseaux sociaux en les gérant de « manière plus efficace et commerciale ». Elle peut « créer ou perfectionner des événements ». Franck Belloir a par exemple inauguré l'année passée le festival Passeurs de livres à Alès pour « faire dialoguer les chercheurs en sciences humaines et sociales avec des auteurs de fiction ». La prochaine édition aura lieu du 2 au 4 juin 2023. Il propose aussi de « représenter et mutualiser la venue d'éditeurs sur des salons du livre ». Le principe : acheter un stand et permettre à des maisons « qui n'ont pas les moyens logistiques et humains » de s'y installer. De son côté, Franck Belloir prend en charge les dossiers d'inscriptions ou encore la logistique à la place des éditeurs. Lerycerp dispose d'une offre de surdiffusion avec laquelle il va « démarcher les libraires, les musées ou les points touristiques pour leur faire connaître le catalogue ou certaines collections des maisons ». Il ne se contente pas de défendre les catalogues auprès des points de vente. Mais aussi auprès du diffuseur Geodiff et du distributeur Sodis avec lesquels il a mis en place un partenariat pour proposer aux maisons indépendantes de déléguer leur diffusion-distribution.
Après un peu plus de trois années d'activité, Franck Belloir collabore avec « une bonne vingtaine de maisons d'édition », dont Les Belles Lettres, Tallandier, L'Aube, Locus Solus ou encore les Presses universitaires de Rennes. Jamais il ne parle de clients. « Ce sont des amis que je connais depuis longtemps ou des professionnels que je rencontre sur des salons », affirme-t-il. Estimant ne pas se situer « dans une démarche commerciale classique », il pense son entreprise comme « une sorte de partenariat plus amical qu'économique même si, évidemment, il s'agit de vivre de cette activité ». Et cette stratégie semble marcher : Franck Belloir assure que son activité est « rentable ». Après avoir « longtemps travaillé seul », il a été rejoint cette année par une apprentie et a lancé une phase de recrutement pour élargir son équipe. Et si « l'ensemble des services proposés sont fixés depuis l'automne 2021 », Franck Belloir ne s'interdit pas de faire encore évoluer son entreprise « au fur et à mesure des rencontres ».