Dans “Les Matins”, sur France Culture, le poète et romancier américain Carl Hancock Rux s'est dit "incroyablement triste. Cela me dévaste complètement, non seulement pour l’Amérique mais pour le monde entier. Ce genre de dirigeant me fait peur", a-t-il déclaré au micro de Guillaume Erner.
"Deux Amériques différentes"
À ses côtés, la journaliste Judith Thurman, auteure de Secrets de la chair : une vie de Colette (Calmann-Lévy, 2002) partage son point de vue en évoquant un mélange de "désespoir et de déception". Selon elle, "il y a deux Amériques différentes. Ce soir, tout le monde est en état de choc. Demain, nous nous réveillerons et nous sentirons la blessure à laquelle nous avons été exposés".
Sur Twitter, l’auteur à succès Stephen King a pris, dès le début de la campagne, le parti d’Hillary Clinton. Il avait même déclaré vouloir s’expatrier au Canada en cas de victoire de Donald Trump. Avant l’annonce des résultats, il a enjoint ses lecteurs à aller voter pour "l’élection la plus moche de mémoire d’homme".
Quelques heures après la proclamation des résultats, Stephen King a fait part de son désespoir en annonçant qu’il "mettait la clé sous la porte".The ugliest election in living memory is almost over, but the polls are still open. VOTE, PEOPLE. Do your job.
— Stephen King (@StephenKing) 8 novembre 2016
Sur l'antenne d'Europe 1, Douglas Kennedy s'est dit, lui, "choqué" par ce "traumatisme". Selon lui, "comparé à Trump, George W. Bush c’est comme Chateaubriand".No more book recommendations, politics, or amusing dog pictures for the immediate future. I'm shutting down.
— Stephen King (@StephenKing) 9 novembre 2016
L'appel à la solidarité de Leïla Slimani
En France aussi, les écrivains se sont exprimés sur l'onde de choc provoquée par l'élection de Donald Trump. Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992 pour Texaco (Gallimard), a affirmé sur Twitter que "de très vieilles ombres sont de retour et nous fixent sans trembler" avant d'ajouter :
Leïla Slimani, prix Goncourt 2016 pour Chanson douce (Gallimard), préfère appeler à davantage de solidarité.#TrumpPresident La leçon reste à prendre mais l'alerte est donnée. pic.twitter.com/CRuTVqWU9o
— Patrick CHAMOISEAU (@PCHAMOISEAU) 9 novembre 2016
Et si, au lieu de pleurnicher, nous profitions de cette occasion pour être plus lucides, plus solidaires, moins indifférents?
— slimani (@leislim) 9 novembre 2016
Et si nous regardions en face, sans moue de dégoût, les ravages du déclassement, du chômage de masse, de la faillite de l'éducation?
— slimani (@leislim) 9 novembre 2016
Enfin, de manière très sobre, les éditions J'ai Lu ont également pris parti pour la candidate démocrate déchue, en tweetant la couverture de Mon histoire, publié en septembre 2004.Notre attitude outrée ne font que nourrir la stratégie d'un Trump ou d'une Le Pen qui rient en pensant que nous n'avons rien compris.
— slimani (@leislim) 9 novembre 2016
On aurait pu nous raconter une autre histoire... #USElections2016 pic.twitter.com/OMMDLpLekN
— Éditions J’ai lu (@Editions_Jailu) 9 novembre 2016