Alors que 20 % des élèves entrant en 6e connaissent des difficultés dans la maîtrise de la lecture, une véritable guerre fait rage depuis une trentaine d’années autour des méthodes d’apprentissage. Pour aller au-delà de l’affrontement syllabisme-méthode globale, l’Institut français de l’éducation (Ifé) et l’ENS de Lyon ont coordonné "Lire et écrire CP", une étude dirigée par le spécialiste de l’enseignement Roland Goigoux et menée par une soixantaine de chercheurs. Elle prend appui sur l’observation de 3 000 heures d’enseignements dans 131 classes de CP. Ses premiers résultats seront présentés cette semaine, mais la totalité du rapport ne sera disponible en ligne qu’au mois de décembre. Plusieurs publications s’emploient à sortir de l’affrontement classique. Juste avant la rentrée, les sociologues Sandrine Garcia et Anne-Claudine Oller ont publié au Seuil Réapprendre à lire : de la querelle des méthodes à l’action pédagogique. Anne-Marie Chartier propose une approche historique avec L’école et la lecture obligatoire : histoire et paradoxes des pratiques d’enseignement de la lecture, à paraître le 1er octobre chez Retz. Avec Enseigner efficacement la lecture, chez Odile Jacob, Jérôme Deauvieau, en partenariat avec le CNRS, mène l’enquête dans des écoles de la région parisienne. Dans une optique plus psychologique, Hachette Education propose Lire et comprendre : psychologies de la lecture. Enfin, Dunod a réédité au printemps un ouvrage de référence pour les étudiants : L’apprentissage de la lecture et ses difficultés. Pauline Leduc