Bréal en redressement judiciaire

Bréal en redressement judiciaire

Dans Le Monde, Cécile Colonna annonce l'arrêt du métier de diffuseur et la reprise de la maison par un grand groupe.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 20h04

Bréal, éditeur et diffuseur, est en redressement judiciaire depuis le 24 avril dernier. L'éditeur, spécialisé dans les ouvrages scolaires et universitaires, n'a pas réussi à faire face à la chute de son chiffre d'affaires, qui est passé de 7,75 millions d'euros en 2003 à 2,83 millions d'euros en 2011 (selon le dernier classement des éditeurs de Livres Hebdo).

Cécile Colonna, qui dirige la société fondée en 1969 par son père Jean-Michel Zunquin , assure dans Le Monde que « ce n'est pas la fin ». Elle prépare un plan de sauvetage en deux volets : l'arrêt du métier de diffuseur (transféré à Dilisco) et la reprise par un grand groupe : « Nous avons un repreneur en vue, et nous serons encore là cet été avec de nouveaux ouvrages pour les libraires » annonce-t-elle. La directrice nous confirme que l'ensemble de la production de la rentrée, soit 70 ouvrages environ, sont toujours programmés d'ici la fin de l'année.

Le quotidien indique que les auteurs (Marcela Iacub, Joann Sfar, Emmanuel Pierrat, entre autres) ont été prévenus.

L'éditeur espérait que l'Antimanuel de politique signé Arnaud Montebourg et publié l'an dernier connaîtrait le même succès que l'Antimanuel de philosophie de Michel Onfray (60 000 exemplaires vendus) et l'Antimanuel de littérature de François Bégaudeau (près de 9 000 exemplaires vendus). Mais l'ouvrage est sorti après la nomination de M. Montebourg au ministère du Redressement productif, l'empêchant d'assurer la promotion nécessaire. A peine 2 000 exemplaires se sont écoulés selon les chiffres d'Ipsos, ce qui n'a pas suffit à éponger les pertes de l'entreprise.

Par ailleurs, la diversification de la société n'a pas été payante. La concurrence dans le secteur éducatif a fortement fragilisé l'éditeur sur son coeur de métier. Après l'édition jeunesse au milieu des années 2000, Bréal avait arrêté l'édition scolaire en 2008, ce qui avait entraîné un lourd plan social touchant près de la moitié des employés (voir LH 756, 12 décembre 2008). Mais surtout, l'éditeur ne disposait pas des moyens nécessaire pour investir dans une offre multi-supports et numérique essentielle à sa survie.

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