Livres Hebdo : Comment appréhendez-vous cette nouvelle édition de Shoot the book ! ?
Valérie Barthez : Sereinement, même si elle a nécessité de longs mois de travail ! Cette année, nous inaugurons un nouveau mode de sélection des ouvrages. Pré-choisis par les éditeurs, ils sont ensuite étudiés par un jury composé d’attachés audiovisuels et d’experts internationaux du marché de l’IP (ndlr : intellectual property). Tous sont issus de pays accueillant des évènements Shoot the book !, et ils viendront expliquer leurs choix lors de notre session de pitches traditionnelle. Nous ambitionnons de reproduire ce fonctionnement dans les autres itérations de l’évènement afin de croiser les expertises. Et il y a une véritable demande pour ça. Nous attendons 462 producteurs aux rencontres B2B. Comme l’année dernière, ils viennent de 34 pays.

Comment caractérisez-vous la sélection du jury ?
Fait notable, sur les douze livres sélectionnés, neuf sont français. Nous sommes ravis de constater que la création française et francophone continue d’intéresser des experts internationaux. La culture française est, encore aujourd’hui, fort attractive, et ne cesse de se diffuser à l’étranger. C’est aussi une sélection qui donne de l’espoir : pour rappel, un livre sur cinq est porté à l’écran, et les adaptations cinématographiques font 32 % de plus d’audience que les autres. Comme le démontrait notre étude révélée en mars 2025 avec le concours du Centre national du livre et du Centre national du cinéma et de l’image animée, adapter est une valeur sûre, qui peut même susciter un retour à la lecture de notre patrimoine littéraire, comme l’a prouvé le succès du Comte de Monte-Cristo.
Shoot the Book ! est d’ailleurs né à Cannes. La manifestation a-t-elle des spécificités ici ?
Les liens entre Cannes et la littérature ne sont plus à faire. L’évènement y est introduit tous les ans par Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, mais on peut également trouver d’autres liens : la Grande Librairie posera ses bagages sur la Croisette la semaine prochaine, et certains grands auteurs sont déjà présents, comme Leïla Slimani, qui fait partie du jury de la sélection officielle. Cannes est spécial, car c’est de là que tout est parti, et le plus grand festival de cinéma du monde. La possibilité d’échanger y est démultipliée.