Leurs prénoms sont déjà une invitation au rêve : Amber, Sky, Rose et Maali. De prime abord, elles sont aux antipodes les unes des autres, tant sur le plan social qu’affectif. Seul leur âge, 16 ans, et leur désir d’émancipation les lient. A l’exception de Maali, Indienne timide dont les parents sont soudés et aimants, les trois autres vivent dans des familles éclatées, loin de toute convention. Amber a deux pères, dont l’un est un artiste égocentrique. Quant à Skye son géniteur est un ex-hippy professeur de yoga, qui a tourné casaque en emménageant avec une mannequin narcissique qui n’est autre que la mère de Rose. Autant dire que les rejetonnes de la famille recomposée ne s’aiment pas d’amour tendre ! Chacune de ces jeunes Londoniennes nourrit un rêve secret : lire ses poèmes en public pour Skye faire de la pâtisserie pour Rose (acte on ne peut plus sacrilège pour son anorexique de mère !) et trouver le courage de parler au garçon qui la fait rougir pour Maali. Aussi, quand Amber fonde le club secret "Moonlight dreamers" sous le signe de la liberté de penser d’Oscar Wilde, les trois autres rappliquent dare-dare. Grâce à leur réseau clandestin, les quatre filles juguleront au mieux leurs problématiques contemporaines, mixité, familles volées en éclats, filiation. Dans le Brick Lane cosmopolite et branché, une chronique alerte dont l’un des charmes est aussi d’égrener des citations d’Oscar Wilde, comme : "Sois toi-même. Le reste est déjà pris." Fabienne Jacob