Le narrateur, Victor, dix-sept ans, est un martyr depuis l'enfance. Son père Luigi, devenu Louis, a abandonné son boulot pour devenir écrivain à plein temps. Il oblige Agnès, sa femme, puis son fils, à relire à haute voix et à corriger ses textes, refusés partout. Alcoolique, violent, parano, lorsqu'il entre en rogne, il cogne et fort ! Agnès, dépressive grave, finit par se suicider aux barbituriques, comptant entraîner Victor avec elle. Mais Louis sauve le gamin. Ils quittent Fécamp pour Pantin, où ils survivent dans une misère noire. Alors Victor s'échappe, fugue vers les quartiers nord de Paris, et il court, Victor, il court, il fait du mal à son corps, mais il se sent vivant. Il rencontre Rachid, un skateur fou, et sa tante Kadidja, qui deviennent sa famille. Entre les deux garçons, une affection aussi pudique qu'ambiguë se noue. Rachid appelle Victor « Capuche » (à cause de son sweat-shirt), l'entraîne dans ses équipées démentes, lui fait partager quelques paradis artificiels. Il y a aussi Justine, le travelo fan de Chet Baker, qui l'héberge, sans exiger rien en retour. Mais à la fin, Victor, pourchassé par Louis, devra quand même affronter son jeune et lourd passé...
Tout ceci est raconté par Matthieu -Zaccagna dans un style très particulier, une écriture blanche gorgée de verbes souvent sans sujet, de dialogues minimalistes. S'en dégagent une impression d'oppression mais aussi un charme tendu qui confère à ce premier roman toute sa qualité littéraire.
Asphalte
Noir sur Blanc
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 14 € ; 144 p.
ISBN: 9782882507204