La gestation de cette adaptation fut longue: plus de douze ans. En mai dernier, Marion Millet Delord, codirectrice générale des Armateurs, la société productrice du film, et ancienne agente littéraire chez Susanna Lea, avait expliqué à Livres Hebdo: "C'est toujours compliqué d'adapter en 1 h 20 un livre aussi complexe. Il faut trouver le bon point de vue."
Le choix de l'animation a été rapidement pris, afin, notamment, d'atténuer la violence de certaines situations. La coréalisatrice Eléa Gobbé-Mévellec précise, dans le dossier de presse: "Cela nous donnait la liberté de choisir ce qu’on allait montrer, d’aller chercher une symbolisation, une synthétisation : un détail qui dit l’essentiel, un bidon coloré au milieu de charrettes."
Zabou Breitman, qui a réécrit le script lorsqu'elle a été engagée sur le projet il y a cinq ans, rappelle qu'"Adapter, ce n’est pas mettre un petit peu de tout ce qu’il y a dans le livre, plutôt éliminer des éléments et en développer d’autres." Ainsi, le film se déroule à la fin des années 1980 quand le roman se situe au début des années 2000. Et Zunaira, avocate dans le livre devient une professeure de dessin: "Je trouvais ça beau que l’héroïne d’un film d’animation se dessine elle-même. Sachant que la représentation de l’être humain est interdite chez les talibans, en faire un dessin animé, c’était le comble. Mais qu’elle se dessine, et nue, c’était encore mieux", justifie Zabou Breitman.
Fable dramatique sur un couple éclairé et progressiste subissant la dictature religieuse et morale de Talibans corrompus et impitoyables, Les hirondelles de Kaboul décrit la violence et la précarité d'une société, l'obscurantisme triomphant et le sacrifice de ceux qui croient encore à un monde meilleur.