Silhouette menue, cheveux courts, sourire immaculé et solaire, le visage de Catherine Laborde est de ceux qui marquent toute une génération. L’ancienne présentatrice du groupe TF1, dont elle avait incarné le bulletin météo de 1988 à 2017, s’est éteinte, mardi 28 janvier, à l’âge de 73 ans, à la suite d’une maladie neurodégénérative qui s’était déclarée en 2014.
Combat contre la maladie
« Je vous emporte avec moi. Vous m’oublierez ? Moi non. Je vous aime », avait lancé la présentatrice à ses téléspectateurs fidèles, lors de son dernier bulletin météo, prononcé le 1ᵉʳ janvier 2017, après presque trois décennies de bons et loyaux services. Comment ne pas y voir une drôle de coïncidence, alors même que Catherine Laborde se savait déjà atteinte, à l’époque, de la démence à corps de Lewy, maladie dont les symptômes se rapprochent de ceux de la maladie d’Alzheimer et de Parkinson ?
Au fil des années, l’animatrice rencontrait de plus en plus de difficultés pour s’exprimer, trouver ses mots, les formuler. Un combat qu’elle a tenté de mener, soutenue par son mari, Thomas Stern, et que le couple a relaté dans Amour malade, ouvrage paru en 2020 aux éditions Plon. « Nous étions deux : toi et moi ; nous voici désormais trois : toi, moi et cette foutue maladie dont je ne sais plus le nom, mais qui prend une place terrible entre nous, une place épouvantable, même », y écrivait Catherine Laborde.
Théâtre, cinéma et télévision
L’image de l’ex-présentatrice ne s’est pourtant jamais altérée dans le souvenir de ceux qui l’ont suivie quotidiennement à la télévision. Diplômée d’une licence d’anglais et formée au cours du Conservatoire d’art dramatique de Bordeaux, Catherine Laborde y fait sa première apparition en 1972, dans la série Les Gens de Mogador de Robert Mazoyer. Un an plus tard, elle joue dans sa première pièce de théâtre à Paris, L’Église de Louis-Ferdinand Céline, avant d’enchaîner les petits rôles au cinéma, notamment sous la direction de Jean-Charles Tacchella.
En 1988, TF1 cherche une nouvelle animatrice pour la météo. Françoise Laborde, la sœur de Catherine Laborde, alors responsable au service économique de la chaîne, incite son aînée à candidater. Le 11 juillet, Catherine Laborde présente son premier bulletin météo. Un exercice auquel elle se prêtera assidument pendant 28 ans, autour des deux journaux quotidiens de la chaîne, ainsi que sur LCI à partir de 1994.
Une femme de lettres
De 1990 à 1993, elle anime également sur FR3 puis France 3, une émission bihebdomadaire, Parole à l’école, avant de s’essayer au télé-achat avec l’émission Télévitrine sur TF1, qu’elle assurera jusqu’en 2011. Surprenante, l’animatrice se lance, l’année suivante, dans le stand-up et présente Avec le temps, one-woman-show écrit avec Guy Carlier et François Rollin.
Pleine de ressources, Catherine Laborde n’a pas non plus boudé son plaisir de l’écriture au cours de sa longue carrière. Lancée en 1997 avec Des sœurs, des mères, des enfants (JC Lattès), qu’elle coécrit avec sa cadette, l’ancienne présentatrice récidive avec Le mauvais temps n’existe pas (2005). Suivent Maria del Pilar (Anne Carrière, 2009), dans lequel elle raconte sa mère, espagnole et membre d’un réseau de résistance franco-britannique durant la Seconde Guerre mondiale, ou encore La Douce Joie d’être trompée (Anne Carrière, 2007) qu’elle coécrit avec son mari à l’instar de Mon homme, ma femme (Flammarion, 2010).
Plus récemment, Catherine Laborde s’était illustrée avec Les chagrins ont la vie dure (Flammarion, 2016), fiction écoulée à plus de 5 000 exemplaire, récit d’une femme à la recherche de son passé, et dont la rencontre avec un enfant en fugue va bouleverser la trajectoire. Ses deux derniers ouvrages Trembler (Plon, 2018) et Amour malade (Plon, 2020) font quant à eux directement écho à sa maladie, retranscrivant ses difficultés, son quotidien et son combat.