Jean-Philippe Aynié et Émilie Barthet, et le lieu "Darwin"
Jean-Philippe Aynié et Émilie Barthet: "Darwin et les bibliothèques able to adapt"
Du 1er au 7 juin, un participant au Cyclo-biblio livre ses impressions sur sa journée, entre vélo et visite de bibliothèques. A Bordeaux, le projet Darwin inspire quelques réflexions sur l'avenir des bibliothèques à Jean-Philippe Aynié (BU Montpellier) et Emilie Barthet (Université Lyon 3).
Par
Livres Hebdo Bordeaux,
avec Jean-Philippe Aynié et Émilie BarthetCréé le
07.06.2016
à 01h49, Mis à jour le 07.06.2016 à 10h19
Le devenir de Cyclo-biblio était au cœur de l’assemblée générale de l’association des cyclothécaires qui s’est tenue à Darwin. Darwin ? Un projet qui a fait siens les mots de Charles Darwin implanté à Bordeaux dans d’anciens bâtiments militaires (caserne, mess, hangars, etc.) et ses terrains attenants. Un lieu expérimental où l'on trouve pêle-mêle des espaces de co-working, le plus grand restaurant biologique de France, un skatepark, une pépinière d’entreprenariat féminin, des logements d'accueil pour réfugiés, des jardins en permaculture, du recyclage de déchets, des apiculteurs, etc. Soit le lieu parfait pour réfléchir à des modes de fonctionnements tout à la fois alternatifs, indépendants et stimulants pour nos propres questionnements.
De quoi était-il question lors de l’AG de Cyclo-biblio ? Des moyens de pérenniser les objectifs de l’association et de la volonté qu’elle ne dépende pas que de sponsors ou de subventions et garde ainsi sa liberté. Les cyclothécaires ne manquent pas de ressources ni de diversité et si l'enthousiasme est une chose, la mise en œuvre en est une autre.
De quoi était-il question tout au long de cet itinéraire de Toulouse à Bordeaux ? De tout ce dont Darwin est l’incarnation et davantage un point de départ qu'une ligne d'arrivée. En effet, Darwin est convaincant car il a su créer un écosystème qui amorce concrètement les mutations de nos sociétés : indépendance énergétique, rénovation urbaine, déplacements mode doux, économie participative, solidarité.
Le projet Darwin : un modèle pour les bibliothèques ?
Une des participantes est venue avec une question radicale : les bibliothèques ont-elles encore un avenir ? Si la question ne date pas d’hier, les réponses glânées à Cyclo-biblio sont nouvelles.
Une première piste pourrait être de renouveler et d’interroger les partenariats associatifs, en particulier dans les bibliothèques municipales et en les développant dans les bibliothèques universitaires. Partenariats qui peuvent parfois s’avérer difficiles, faute de réelle synergie. En BU, le champ d’investigation est vaste pour travailler plus étroitement avec les associations et les intégrer effectivement à leur fonctionnement.
Projet Darwin à Bordeaux- Photo CYCLO-BIBLIO
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Et pourtant c’est aussi parce que nombre des bibliothécaires français présents à Cyclo-biblio ressentent parfois, et de plus en plus, de tiraillements entre leurs missions statutaires et les injonctions contradictoires de leur financeurs que des initiatives comme Darwin sont porteuses de perspectives et de sens. Une cyclothécaire voit dans Darwin « un espace alternatif qui permet de créer d’autres modes de fonctionnement pour travailler qui gagneraient à être importés en BU ».
Autrement dit, est-il possible de bénéficier du fonctionnement de ce type d’organisme "mutant" qui crée par capillarité et effet de hasard ? Souvent, les bibliothèques restent des organisations centralisées, hiérarchisées qui manquent d’hétérogénéité au sein même des équipes. Les cyclothécaires se sont demandés si nos bibliothèques étaient facilement transmuables en lieux d’émulation, propices à l'inventivité où primeraient la rencontre, la sérendipidité et la créativité.
Cyclo-biblio est, chemin faisant, un embryon de ce lieu où les notions de catégories et de fonctions passent en arrière plan pour laisser place à la diversité des points de vue et à la mixité des pratiques malgré des préoccupations différentes. A chacun des participants de rapporter dans sa bibliothèque, un peu de cette fertilité.
Sans être naïfs nous pourrions faire nôtre la pensée d'Erri de Luca: “L’utopie n’est pas un point d’arrivée mais un point de départ.”
Annie Ernaux, Jean-Marie Gustave Le Clézio, Orhan Pamuk et Wole Soyinka, rejoints par d’autres écrivains parmi lesquels Salman Rushdie et Roberto Saviano, demandent dans une tribune parue dans Le Point la « libération immédiate » de Boualem Sansal après l’annonce de son arrestation en Algérie. Trente écrivains lauréats du Grand prix du roman de l'Académie française se mobilisent également dans une tribune publiée dans Le Figaro.
Dans les médias cette semaine, la Grande Librairie consacre une émission spéciale à la lecture pour les enfants à l'occasion des 40 ans du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, en compagnie notamment de Daniel Pennac. Sur France Inter, Eva Bester reçoit Paul Audi pour Tenir tête (Stock), prix Femina de l’essai 2024.
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Par
Charles Knappek
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