Chargé de "remettre les pendules à l’heure" et de "faire taire le Gibertbashing qui s’est répandu depuis 2020 et les premières fermetures de magasins " poursuit le dirigeant, ce nouveau concept baptisé le "Quinze.bis by Gibert" tranche avec l’existant. Ouverte en 1934, la librairie des grands boulevards, longtemps concentrée sur le scolaire, l’universitaire et la papeterie, n’avait pas beaucoup bougée et tournait au ralenti depuis les déboires rencontrés avec Renny Aupetit lors des négociations autour d’un éventuel rachat.
"Jeunes pousses" et galerie
Novateur pour l’enseigne, le Quinze.bis conserve tout de même ses fondamentaux. Le magasin s’ouvre sur le livre qui s’étend jusqu’au premier étage. Réduites en universitaire et scolaire, les 45 000 références, qui marient toujours occasion et neuf, ont été réorganisées pour mieux mettre en lumière les coups de cœur et les sélections thématiques. Positionnées dès l’entrée, ces dernières font face à la BD et aux mangas qui ne s’étaient jamais retrouvés à cette place d’honneur. Le public plus jeune devrait aussi se retrouver dans l'offre musicale composée en collaboration avec l'entreprise Balades sonores. Composée essentiellement de vinyles, elle oscille entre références pointues, labels indépendants et albums plus généralistes.
Il faut monter dans les étages pour découvrir les audaces de Gibert. D’abord un espace "jeunes pousses" qui présente une sélection de créateurs français et éco-responsables. De la maroquinerie aux cravates en passant par la cosmétique, les plaids ou la vaisselle, l’offre sera renouvelée tous les trimestres et accompagnée à chaque fois d'une sélection de beaux livres choisis pour "entrer en résonnance avec les produits et raconter une histoire", détaille la directrice du magasin, Gwénaëlle Charles qui espère emmener ainsi le Quinze.bis du côté des concept stores.
Yoga, échecs, concerts et rencontres
Transformé en galerie, le dernier niveau est consacré à la programmation culturelle : rencontres, lectures, show-case et expositions cohabiteront avec l’accueil d’ateliers aussi divers que des cours d’échec, de yoga solidaire, de langues ou des groupes de paroles de femmes immigrées. "En nous inscrivant ainsi dans notre quartier, nous voulons réaffirmer l’importance du contact humain et devenir un lieu de rencontres et de vie, renouant avec le caractère novateur de Gibert lorsqu’il s’est implanté rive droite. C’était alors la première libraire en libre-service ", affirme Olivier Pounit-Gibert.
Entièrement conçu en interne, soutenu par le CNL, le Quinze.bis a nécessité un "lourd investissement »", assure le dirigeant. En test boulevard Saint-Denis, le concept devrait, selon les résultats, se décliner "par petites touches" dans d’autres magasins. La direction de Gibert envisage notamment de s’attaquer à la rénovation du 26 bd Saint-Michel, navire amiral de l’enseigne.