En clôture du séminaire gouvernemental sur l'économie numérique organisé le 10 septembre à Paris, François Fillon a donné son aval aux discussions de la Bibliothèque Nationale de France avec le moteur de recherche américain. « Google n'est pas un problème, c'est un défi. On s'est récemment ému que la BNF ose discuter avec Google au sujet de la numérisation de son fonds d'ouvrages. Mais ce qui serait choquant, c'est qu'elle ne le fasse pas », a déclaré le premier ministre, apportant ainsi un soutien explicite à ces négociations.

Invité de la troisième table ronde, présidée par Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la communication, Mats Carduner, le patron de Google France, de son côté, a surpris l'assistance en annonçant qu'il avait proposé à la BNF de lui transmettre les fichiers des livres français numérisés aux Etats-Unis : « Il faut être accessible au partenariat, sans volonté d'exclusivité, et c'est dans cet esprit que nous avons envisagé avec la Bibliothèque nationale de France de mettre à sa disposition, et à celle d'Europeana, les livres en français libres de droit que nous avons numérisés aux Etats-Unis », a-t-il déclaré.

Tandis que Frédéric Mitterrand précisait : « Le ministère de la Culture n'est pas sur la défensive, nous ne sommes pas opposés au retour du partenariat avec des entreprises privées, nous ne sommes pas en Union soviétique, mais cette coopération requiert des garanties pour le patrimoine numérisé, et pour le respect des droits de la création ».
Intervenant également dans cette table ronde, Alain Kouck, P-DG d'Editis, a souligné en citant de nombreux exemples que l'édition n'était nullement «ringarde» dans son approche du numérique. Mais pour pouvoir se développer pleinement dans ces nouvelles technologies, il a rappelé la nécessité pour le secteur de travailler sur le livre numérique avec la même réglementation que sur le papier : TVA réduite et prix unique.

A la recherche d'idées pour utiliser l'argent du grand emprunt public annoncé par le président de la République, le gouvernement organise divers séminaires de réflexion. Le secrétariat d'Etat en charge de la prospective et du développement de l'économie numérique tenait l'un d'entre eux, ce jeudi 10 septembre, intitulé « Numérique : investir aujourd'hui pour la croissance de demain ».

Dans le numérique, l'essentiel de l'effort d'investissement devrait porter sur l'installation d'un réseau en fibre optique, et l'ouverture de l'accès au haut débit en zone rurale. Rien n'a été dit sur le financement du fonds de la BnF.