Le président de la République Emmanuel Macron s’est rendu au Festival du Livre de Paris vendredi 12 avril au matin, accompagné de sa femme Brigitte Macron et de la ministre de la Culture Rachida Dati.
Cette visite de 90 minutes, qui n’avait pas été annoncée, a permis au chef de l’État de rencontrer plusieurs éditeurs et porteurs de projets éditoriaux et de lancer sa ministre sur le dossier du livre d’occasion.
« On va mettre en place au moins une contribution qui puisse permettre de protéger le prix unique et permettre à nos auteurs, éditeurs et traducteurs aussi d'être mieux aidés », a expliqué Emmanuel Macron sans plus de détails.
Le livre d'occasion est devenu un concurrent sérieux aux maisons d'édition, qui voient arriver à prix réduit des titres récents. Xerfi estimait en 2020 ce marché de l'occasion à 888 millions d'euros, soit près de 20% de l’activité du secteur. Une part grandissante avec la conjoncture inflationniste qui oblige les éditeurs à s’emparer du sujet.
Poche, occasion et poésie
Devant le stand de Points, le président s’est fait offrir la nouvelle édition Poche illustrée de La Route, de Cormac McCarthy ainsi que la toute récente adaptation BD de Manu Larcenet chez Dargaud. « Un bel exemple de diversification », a-t-il lancé sans omettre un clin d’œil à Vincent Montagne, le président du groupe Media-Participations et président du Syndicat national de l’édition (SNE) qui l’accompagnait dans sa déambulation. Cécile Boyer-Runge, directrice des éditions Points, a insisté auprès du chef de l’État sur l’importance du petit format dans l’accès à la lecture.
Avant cela, Emmanuel Macron a échangé avec Antoine Caro, patron des éditions Seghers et tout juste couronné du Trophée Livres Hebdo d’éditeur de l’année. L’éditeur lui a offert plusieurs titres de son étal, tel que le best-seller d’Aragon, Une vague de rêves et L’Adresse, d’Arthur Teboul. « J’ai pu lui confirmer que la Poésie connaissait un regain de forme auprès du public avec 50% de croissance ces dernières années et lui m’a répondu que le plus beau cadeau qu’on pouvait lui faire était un livre », raconte Antoine Caro.
Cette visite impromptue a pu se réaliser dans un cadre bienveillant, à l’exception d’un échange plus tendu avec un libraire se revendiquant sympathisant LFI et qui n’a pas souhaité lui serrer la main à son passage.
« Cette visite a été un vrai coup de projecteur pour le salon », s’est satisfait Jean-Baptiste Passé, le directeur général de l’évènement. Elle n’aura en tout cas surement pas freiné les acquisitions de livres lors du premier jour, dont le chiffre d’affaires a atteint 341 000€, soit 12% de plus que lors de la précédente édition.
En fin de salon, les organisateurs ont annoncé une fréquentation de 103 000 visiteurs et des achats de livres en progression de 6% par rapport à 2023.