Alors que le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) traverse une crise majeure, les éditeurs du groupe BD du SNE ont décidé qu'ils ne participeraient pas à l'édition 2026, dont ils estiment désormais qu'elle « ne pourra plus se tenir ». Parue dans un premier temps dans Libération, l'information a été confirmée par un communiqué du SNE diffusé dans la matinée.
L'organisation du FIBD a de son côté réagi en publiant un communiqué dans lequel elle indique être « à l’écoute des parties prenantes de l’événement et des communications que celles-ci produisent depuis plusieurs jours ». Elle souligne que les financeurs publics sont en dialogue permanent avec les syndicats d’autrices, d’auteurs et d’éditeurs, et que des réunions sont prévues avec eux dans la semaine.
Elle rappelle aussi ses initiatives prises ces dernières semaines pour « préserver l’intégrité et la pérennité de l’événement » et « formule l’espérance que les discussions en cours pourront permettre de trouver une solution afin que se tienne l’édition 2026 ». Enfin, le communiqué « dément les informations erronées données par Libération dans son article en ligne de ce jour ».
Le FIBD traverse depuis plusieurs mois une période de fortes turbulences. Delphine Groux et Franck Bondoux ont été écartés de la direction du festival à partir de 2028. Les financeurs publics, la Mairie, le Département et la Région Nouvelle-Aquitaine, ont confié à l’ADBDA (Association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême) la mission de piloter la mise en concurrence destinée à désigner le nouvel organisateur. Dominique Brechoteau représentera désormais l’association historique du FIBD au sein de cette structure.
Mardi 18 novembre, la ministre de la Culture Rachida Dati a pour sa part annoncé à l'Assemblée nationale une coupe de 200 000 euros des subventions de l'État à 9e Art+. Une décision que le ministère justifie par des « manquements aux obligations de transparence constatés ». En 2023, le budget du FIBD s'élevait à 6,6 millions d'euros.
« L'édition 2026 ne pourra plus se tenir »
Dans son communiqué, le SNE se félicite des avancées proposées par les pouvoirs publics et de la participation de toutes les parties prenantes au sein de l’ADBDA et prend note des changements de direction.
Concernant l’édition 2026, le SNE rappelle le contexte de boycott et ses conséquences potentielles. Quelque 285 autrices de BD ont encore signé un appel à boycotter le festival dans une tribune parue le 16 novembre dans l'Humanité. « Compte tenu de ce mouvement de grande ampleur qu’ils comprennent, les éditeurs estiment que l’édition 2026 ne pourra plus se tenir », a ainsi réagi le syndicat.
Les éditeurs BD du SNE précisent aussi qu'ils « appellent à un apaisement attendu par tous et participeront au renouveau engagé par les pouvoirs publics pour construire le festival de demain dès 2027, et contribuer à faire rayonner la bande dessinée en France et à l’étranger ».
