En mai, un « Labo de l'édition » verra le jour à Paris

La conférence avec Lyne Cohen-Solal (c) O. Dion /LH

En mai, un « Labo de l'édition » verra le jour à Paris

Lundi matin, sur la Scène numérique du Salon du livre, la Mairie de Paris a présenté son projet d'incubateur dédié aux acteurs de la filière du livre pour penser leur transition vers le numérique.

Par Julie Rocha-Soares
avec jrs Créé le 15.04.2015 à 19h12

Construite à la place de l'ancien guichet de la Sécurité sociale au 2, rue Saint-Médard dans le 5e arrondissement à Paris, la « future pépinière parisienne » du nom de « Labo de l'édition » pourra accueillir une dizaine de start-up sur une durée moyenne de 18 mois.

A l'initiative de ce projet, la Mairie de Paris entend «soutenir des projets innovants qui mutualisent des compétences et suscitent des convergences et liens entre les filières du livre, de l'édition et du marché numérique». Tous les professionnels sont donc concernés par ce lieu inédit. D'ailleurs, ils étaient environ 300, rassemblés lors de la conférence sous-titrée « Comment aider les acteurs du livre et de l'édition à vivre la transition numérique ? » sur la Scène numérique, lundi à 11h30, au Salon du livre. L'enjeu est de taille selon Lyne Cohen-Solal, adjointe du maire de Paris, chargée du commerce, de l'artisanat et des métiers d'art : «Les acteurs culturels ne doivent pas être victimes du numérique mais pouvoir en saisir les opportunités».

Ce « lieu d'incubation et d'animations » devrait ouvrir ses portes fin mai-début juin, a indiqué Jean-Louis Missika, également adjoint au maire, en charge de l'innovation, de la recherche et des universités. Mais il sera inauguré officiellement en septembre. Fin mars, le Conseil de Paris désignera l'association qui mettra en place un jury d'experts en charge de sélectionner sur dossier les candidats à l'incubateur et aussi en charge de l'animation des lieux.

Encore en plein chantier, le bâtiment en demi-cercle - d'une superficie totale de 500 m2 sur deux niveaux - a été présenté sous la forme de vues d'artistes en 3D. Au rez-de-chaussée : un espace de travail pour les entreprises nomades, un showroom café, une salle de conférence, un coin pour des expositions... A l'étage : un plateau en open space organisé, dédié aux résidents à demeure.

L'adjointe au Maire de Paris a insisté sur la triple fonction du « Labo ». Il sera un lieu d'expérimentation, un lieu d'activités technologiques - afin de permettre par exemple aux éditeurs de comprendre et s'adapter aux spécifications techniques des tablettes numériques de chaque fabricant, mais aussi un lieu de créations et rencontres entre des acteurs qui n'ont pas l'habitude de se rencontrer.

Les participants à la conférence ont souligné leur besoin d'échanges et de discussion, comme le libraire Jean-Paul Collet, qui regrettait, à l'intérieur du Salon du livre, une sorte de «ghetto numérique» en marge des autres stands, ou comme Patrick Gambache, directeur du développement numérique du groupe Flammarion, qui a assuré : «Nous avons besoin de nouvelles convergences (...) et très envie de travailler avec de jeunes pousses !»

Présent dans la salle, Philippe Colombet, directeur France de Google Livres, les a encouragés dans ce sens : «Il faut de l'ambition et aller de l'avant sans nostalgie. Prendre des risques de manière incisive quitte à déplaire».

15.04 2015

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