Le jury du prix Vendredi 2025 s’est réuni, vendredi 5 septembre, au premier étage du Relais de l’Odéon, dans le VI^e arrondissement de Paris, pour déterminer une première sélection, composée de dix ouvrages. Le nom du lauréat sera révélé le 4 novembre à la Médiathèque Françoise Sagan dans le X^e arrondissement de Paris. L’heureux élu se verra offrir une enveloppe de 3 000 euros, délivrée par la fondation La Poste, partenaire historique de la distinction.

Cette année, les jurés ont dû établir une sélection rétrécie, à partir d’une quarantaine de propositions. Un choix « difficile », notamment pour Maureen Desmailles, lauréate de l’édition précédente, primée pour son roman La Chasse (Thierry Magnier). « D’une certaine manière, il faut juger le travail de ses pairs, mais les débats ont été très riches, reflétant les sensibilités de chacun. Ce qui amène d’ailleurs parfois à reconsidérer son propre jugement en posant des critères de sélection », détaille-t-elle.

Une sélection « à l’image de la production culturelle d’aujourd’hui »

« Nous n’avons pas tous les mêmes attentes. Certains sont davantage marqués par l’écriture innovante d’un texte, d’autres par l’histoire », poursuit Simon Roguet, gérant de la librairie M’Lire et juré du prix pour la quatrième année consécutive. Nouvelle recrue du jury, la journaliste Lucie Kosmala, qui s’est récemment illustrée avec un premier ouvrage jeunesse, Crafquest. Joueuse d’élite (Casterman), se réjouit quant à elle de ces échanges « qui permettent de voir les livres sous une autre facette ».

« Si certains titres ont été, disons, un peu clivants, il semblerait que nous soyons tombés globalement d’accord sur une sélection plutôt à l’image de la production culturelle d’aujourd’hui », poursuit-elle. « La sélection ressemble un peu à tous les jurés. Elle est très diversifiée, à l’image de la littérature ado contemporaine », abonde l’influenceur et spécialiste de la littérature jeunesse Tom Levêque.

Portés par l’essor, ces dernières années, des thématiques sociétales, les titres dits « réalistes » dominent la sélection. Mais la littérature de genre signe aussi son grand retour, avec quelques incursions fantastiques (Les frontières écarlates), historiques (Francoeur) et même un thriller (La part de vent). « Ce qui est certain, c’est que nous allons avoir matière à discuter de nouveau », s’amuse Simon Roguet.

La sélection

• À croquer d’Anne-Fleur Multon (Thierry Magnier)
• Célèbre à en mourir d’Alain Gagnol (Syros)
• Dans le ventre de Fianna Sinn de Fanny Chartres (L’École des Loisirs)
• La part du vent de Nathalie Bernard (Thierry Magnier)
• Le Francœur de Marie-Aude Murail et Constance Robert-Murail (L’École des Loisirs)
• Le silence est à nous de Coline Pierré (Flammarion)
• Les frontières écarlates de Solène Ayangma (Talents Hauts)
• Nina perd le nord de Céline Gourjault (Seuil Jeunesse)
• Saint-Marie-des-Haines-Infinies de Louise Mey (La ville brûle)
• Véda s’en va de Sarah Maeght (Albin Michel)

Le jury est composé cette année de Raphaëlle Botte, Marie Desplechin, Tom Levêque, Cécile Ribault-Caillol, Simon Roguet, Emmanuelle Kabala, Anne Ricou, Lucie Kosmala et Maureen Desmailles, lauréate de l’édition précédente.

Créé en 2016 par le groupe des éditeurs jeunesse du Syndicat national de l’édition (SNE), le prix Vendredi récompense chaque année un ouvrage francophone destiné aux plus de 13 ans, publié entre le 1^er octobre de l’année précédente et le 30 septembre de l’édition en cours. Au fil des années, la distinction s’est imposée comme le premier prix national de littérature francophone pour adolescents.