L'écrivain Raymond Jean, auteur d'une quarantaine de livres dont 
La  lectrice, adapté au cinéma en 1988 par Michel Deville, avec Miou-Miou dans le rôle principal, est décédé le 3  avril à l'âge de 86 ans à Gargas (Vaucluse) où il résidait, selon un  avis de décès publié dimanche par sa famille dans le quotidien 
Le Monde. 
Né  le 21 novembre 1925 à Marseille, Raymond Jean fut par ailleurs  conseiller régional en Provence-Alpes-Côte d'Azur (apparenté au Parti  communiste), rappelle son éditeur, Actes Sud, sur son site internet.
 Il  a "enseigné aux Etats-Unis, au Vietnam et au Maroc avant de devenir  professeur de lettres à l'université d'Aix-en-Provence", souligne  l'éditeur. Il fut professeur à l'université d'Aix-en-Privence, collaborateur du Monde et de La Quinzaine littéraire.
 Auteur d'une quarantaine de romans, nouvelles, poésies et essais  entre 1953 et 2002, Raymond Jean a notamment reçu la bourse Goncourt de  la nouvelle pour Un fantasme de Bella B. et autres récits (Actes  sud, 1983). Il avait été publié au fil des années par Albin Michel, Le  Seuil, Transbordeurs, Arléa, les éditions de l'Aube et Actes Sud.
 Son roman le plus célèbre reste La lectrice, publié en 1986, un  récit "empreint d'un soupçon d'érotisme", où une jeune femme  passe une  petite annonce pour offrir ses services de lectrice à domicile. Le désir  était l'un des fils conducteurs de son oeuvre. Il l'a exploré à travers  des essais (Un portrait de Sade, Actes sud en 2000, Lectures du désir : Nerval, Lautréamont, Apollinaire, Eluard, Le Seuil, 1977), des romans (La cafetière, Actes sud en 1995) ou même un beau-livre (Les nus, en collaboration avec Pierre-Jean Amar, chez Nathan en 1990). 
 Il a aussi rédigé des préfaces comme celles des livres de Jack London, Le talon de fer (Phébus), ou Jean Hugo, Le regard de la mémoire (Actes sud).
 Raymond  Jean a par ailleurs inscrit son oeuvre dans la lutte contre le racisme  avec des livres comme La ligne 12 (Le Seuil, 1971) racontant la vie d'un  travailleur immigré.
 "Humaniste, progressiste, antiraciste, il  était un homme de conviction qui s'engagea dans de nombreux combats pour  la démocratie et la défense de la culture", écrivent sur leur blog les  élus du Front de Gauche de Provence-Alpes-Côte d'Azur, rendant hommage à  "la qualité et la force de ses écrits".