LA CIA : agence culturelle. Nous sommes en 1947-1948, aux prémices de la guerre froide. Les Soviétiques de Staline tentent d'affermir leur emprise sur l'Europe, y compris culturelle, à coups de congrès d'intellectuels (dont nombre de communistes français) soi-disant pour la paix. La colombe de Picasso aura bientôt du plomb dans l'aile. Aux États-Unis, le président démocrate Truman est en train de gagner sa réélection, en dépit des efforts du directeur du FBI, l'immonde J. Edgar Hoover, grosse araignée au cœur de sa toile, homo honteux, homophobe, fascisant et maître-chanteur sans scrupule. À sa grande rage, Truman vient de créer la CIA, chargée de l'international. C'est cette nouvelle officine qui va imaginer une contre-offensive culturelle au Kominform de Jdanov, en finançant la promotion d'artistes américains de premier plan. Parmi ceux-ci, comme Rothko ou Motherwell, c'est Jackson Pollock qui va être choisi. Le plus prometteur, sans doute, mais aussi le pire : alcoolique, violent, ingérable, créant dans la douleur... Heureusement, sa femme, l'admirable Lee, veille au grain et il connaîtra enfin le succès, la gloire, la couverture de Life... Avant de se tuer en 1956 dans un accident de voiture.
Alors que l'œuvre de Pollock suscite un regain d'intérêt, Christian Carisey tisse patiemment un récit avec toutes ces histoires, la grande et la petite, et toutes ces destinées, pour une sorte de roman d'espionnage culturel à la documentation impeccable. Trop présente, presque.
L'opération Jackson Pollock
Kubik Éditions
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 17 € ; 200 p.
ISBN: 9782350831084