Profiter de sa médiathèque plus de 26 heures supplémentaires par semaine grâce à un système d’entrée par badge : c’est ce que va proposer à partir du 25 septembre la médiathèque de Saint-Genis-Laval, dans la métropole de Lyon.
L'établissement devient la sixième bibliothèque équipée en France par le dispositif baptisé Open+, après Le Zèbre à Albert, la médiathèque intercommunale Lucien-Chaumette à Angerville (Essonne), et les médiathèques L’Éclipse à Cormeilles-en-Parisis, André-Malraux à Ermont et André-Cancelier à Sannois (Val Parisis). « Nous avons en projet pour fin 2025 et 2026, trois autres sites (au Havre, dans le Vexin Normand et à Saint-Quentin-en-Yvelines », avance Bibliotheca, l’entreprise qui commercialise cette technologie. Les médiathèques L’Odyssée (à Lomme, commune associée à Lille) et Diane-de-Poitiers (à Étampes, du même réseau qu’Angerville), ne sont quant à elles plus équipées.
Ouverture le dimanche en continu
Concrètement, la médiathèque adapte sa porte d’entrée magnétique, ses annonces sonores et ses cartes d’adhérents afin que ces derniers puissent profiter des lieux notamment le dimanche, de 10h à 17h30. Journée où le personnel peut se montrer réticent à travailler. Si celui-ci craint des abus voire des vols, il peut revoir les services à la baisse pendant son absence, en ôtant par exemple le matériel de jeu vidéo, comme l’a fait la médiathèque de Cormeilles-en-Parisis.
Une médiathèque au rabais ? Lors de notre visite de la médiathèque Bruegel, à Bruxelles, le service était prisé par les étudiants venant chercher de l’espace, du calme, de la chaleur et des prises électriques. Pratique également pour emprunter des documents quand l’emploi du temps d’un adhérent ne coïncide pas avec les horaires « normaux » de la médiathèque.
Quand le chat dort, les souris dansent ?
Le dispositif peut néanmoins favoriser un accroissement des incivilités de la part des usagers. Les lecteurs seraient moins soigneux et enfreignent davantage le règlement intérieur. À Copenhague, où le dispositif est déployé depuis 2012, la fermeture à 22h a été ramenée à 20h en raison de quelques perturbations, esquisse la Ville. S'ils ont besoin d’aide, les visiteurs peuvent appeler un numéro centralisé où quelqu’un leur répond… mais seulement sur le temps de travail des bibliothécaires.
Autre risque : que l’ouverture par automate prenne le pas sur les heures où le personnel est présent pour conseiller les visiteurs et animer les lieux. Une inquiétude présente lors de l’introduction des automates de prêt en France, qui font aujourd’hui plutôt l’unanimité. Reste qu’à Copenhague, où les bibliothèques municipales sont toutes accessibles sans personnel, celui-ci n’était présent au minimum que trois heures par semaine, lors de notre reportage en février 2024. Mais Bibliotheca l'assure : « La solution Open+ est conçue comme un appui, non un remplacement des compétences humaines ». À bon entendeur.