Les éditrices Liana Levi, Sabine Wespieser, Colette Olive (éditions Verdier) et Laure Leroy (éditions Zulma) dénoncent le rapprochement entre les groupes Lagardère et Vivendi, et ainsi la fusion se dessinant entre leurs branches dans l'édition Hachette et Editis, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde daté du 21 juin. Elles estiment que ce rapprochement risque de porter atteinte au "pluralisme éditorial".
"Ce mégagroupe, tel qu’il se dessine aujourd’hui, romprait totalement l’équilibre du marché et mettrait en péril toute l’édition indépendante, car les répercussions d’une concentration jamais atteinte à ce jour, par sa taille et son ampleur, se feraient sentir sur l’ensemble de la chaîne du livre", peut-on notamment lire dans la tribune.
Les pressions provoquées par la création de cet immense groupe sur les libraires, les fournisseurs, papetiers, imprimeurs et sur les médias vont nuire aux maisons d'éditions indépendantes, estiment les quatre femmes. Pour elles, la nouvelle entité pourrait notamment négocier plus facilement des tarifs et contrats avantageux tout au long de la chaîne de production.
Pour elles, le secteur serait transformé : "le lecteur se verrait considéré comme un consommateur d’œuvres standardisées et où pluralisme éditorial et la création littéraire seraient, peu à peu, appelés à disparaître". Depuis le 14 juin, le groupe Vivendi détient 57,35 % du groupe Lagardère, propriétaire d'Hachette. Ce rachat doit maintenant être validé par la Commission européenne. L'institution de régulation a notamment été saisie par Liana Levi, Sabine Wespieser, Colette Olive et Laure Leroy.