Le géant français des médias Vivendi détient 57,35% du capital du groupe Lagardère à l'issue de son OPA déposée le 21 février sur le propriétaire du groupe Hachette livre Hachette, des médias Europe 1, Paris Match et le JDD (mais aussi des points de distribution Relay, a travers sa branche retail) a-t-il annoncé mardi 14 juin dans un communiqué. Vivendi était déjà majoritaire chez Lagardère depuis fin mai, mais le groupe de Vincent Bolloré avait alors souhaité poursuivre son offre publique jusqu'au 9 juin, en maintenant un prix d'achat de 25 euros par action (incluant le dividende 2022 de 50 centimes).
Il détient désormais 47,33% des droits de vote théoriques de Lagardère, a-t-il indiqué dans son communiqué.
En attendant les remèdes
Cependant, il ne pourra exercer l'ensemble de ses pouvoirs qu'après l'approbation de l'opération par les autorités compétentes, notamment la Commission européenne, qui pourrait imposer des "remèdes" pour valider le mariage entre les éditeurs Editis et Hachette, et l'Arcom (ex-CSA), qui doit se prononcer sur la prise de contrôle des radios de Lagardère (Europe 1, Virgin Radio et RFM).
Jusqu'à fin 2023, les actionnaires qui ne souhaitaient pas céder leurs titres dès maintenant, mais qui les ont présentés à la branche dite subsidiaire de l'OPA pourront toujours les vendre, au prix inférieur de 24,1 euros par action. C'est le cas pour 31 millions d'actions, a indiqué Vivendi, soit environ 22% du capital de Lagardère. Arnaud Lagardère, P-DG du groupe qui porte son nom et propriétaire de 11% des parts de l'entreprise, avait annoncé qu'il n'apporterait pas ses titres à l'offre principale, mais s'était dit prêt à participer à l'offre subsidiaire. C'était également le cas pour une part du capital détenue par Bernard Arnault, le patron de LVMH.
Vivendi était entré au printemps 2020 au capital de Lagardère, alors affaibli par la crise du Covid-19 (notamment sur son réseau de boutiques dans les gares et aéroports) et menacé par une fronde actionnariale. Vivendi avait ensuite su s'allier au fonds activiste Amber Capital pour obtenir une transformation de la citadelle imprenable Lagardère en société anonyme ordinaire et surtout susceptible d'être l'objet d'une OPA.