Après un premier semestre globalement mauvais, l'été s'est révélé encourageant et cette rentrée littéraire est fort susceptible de susciter un nouvel appétit de lectures. De quoi inverser la courbe des ventes et retrouver une évolution positive ? On peut l'espérer. D'autant que le poids du dernier quadrimestre de l'année augmente régulièrement, et peut désormais concentrer en littérature générale jusqu'à 50 % du chiffre d'affaires global.

En tout cas, la mobilisation sans précédent qui entoure le livre et la librairie est de bon augure. Après la campagne de publicité en faveur de la librairie lancée cet été par le SNE et le SLF, avec la complicité des plus grands titres de presse, éditeurs et diffuseurs poursuivent leurs efforts, en renforçant leur proximité avec les lecteurs, mais aussi avec les libraires. Ils nous en parlent dans ce numéro.

Ainsi, Jean-Marc Roberts, qui a reçu une volée de bois vert des internautes après avoir lancé sur Europe 1 que la librairie devait être le "lieu unique" de vente des livres, enfonce le clou dans une tribune (page 10) en affirmant que la vente en ligne doit rester aux mains des libraires. "Si la vente en ligne généraliste retire bientôt aux libraires 20 % de la manne que représentent les best-sellers, comment pourraient-ils survivre [...] ?, écrit-il. Ils flancheront avant nous, nous flancherons aussitôt après, à moins de changer notre rapport au livre et à l'auteur, notre façon de travailler, de vivre, et de respirer."

Autre exemple de cette mobilisation, les responsables de L'Ecole des loisirs, Jean Delas et Jean-Louis Fabre, diffusent à 100 000 exemplaires un recueil de textes et d'illustrations à la gloire du livre et de la lecture, signé par une cinquantaine d'auteurs pour la jeunesse. Reprenant la formule d'Yvan Pommaux, il s'intitule : Lire est le propre de l'homme. Il sera offert aux libraires pour qu'ils le distribuent autour d'eux.

Reste à espérer que la crise financière et le début de la campagne électorale n'altéreront pas cet élan.