Elle fait parler d’elle : Margaux Motin, auteure de La tectonique des plaques, chez Delcourt, est la nouvelle coqueluche de la BD. Son album, paru le 8 mai, a pris la tête des meilleures ventes BD et s’inscrit 17e dans le Top 20 tous genres confondus. Tiré à 80 000 exemplaires pour sa sortie le 8 mai, il fait les bonnes ventes des libraires avant même la parution des critiques dans la presse.
Comme Pénélope Bagieu, Margaux Motin appartient à cette nouvelle génération d’illustratrices nées sur le Net et aux talents multiples. Elle travaille pour la presse - Voici (au rythme d’un dessin par semaine), Muteen, Phosphore - et pour la publicité. Elle est rédactrice en chef du nouveau magazine Bisou chez son éditeur Delcourt, et signe aussi des albums pour les tout-petits chez Albin Michel Jeunesse.
Après J’aurais adoré être ethnologue et La théorie de la contorsion (parus chez Marabout dans la collection « Marabulles »), La tectonique des plaques est le troisième album dans une veine autobiographique et le troisième du label « Tapas BD » lancé chez Delcourt par Anaïs Vanel transfuge de Fluide glacial. Margaux Motin, qui revendique l’héritage de Claire Bretécher et de son héroïne Agrippine, y raconte les aventures d’une dessinatrice de 34 ans, divorcée, mère d’une fille de 6 ans, un peu paumée et très gaffeuse… avec un sens du détail qui touche incontestablement ses lectrices. Après son divorce, elle exhume ses fringues d’adolescente, chante nue dans sa salle de bains, et se saoule au vin rouge, tout en rêvant du prince charmant et en revendiquant ses faiblesses. L’héroïne de Margaux Motin est une femme d’aujourd’hui, dont les références sont Harry Potter, les tubes d’ABBA et de Beyoncé, Skype et Facebook. L’auteure y ajoute un grand sens de l’humour, distancié, et un dessin élégant et habile, qui mêle photos, dessins en grisé, planches éclatantes de couleurs. Mais à travers le quotidien de ces copines qui boivent un coup en parlant des mecs, elle sait aussi revendiquer un vrai féminisme et constate : « Tout le monde te dit ce que tu dois être. Patiente, soumise, combative, maternelle, féministe… écouter tout le monde, c’est un truc à devenir schizophrène », dit son héroïne, qui s’emploie à la fin à retrouver « sa cartographie intérieure ». <