« Il existe un mot yoruba : tokunbo, pour désigner les produits d'occasion importés qui inondent le marché nigérian. Le mot signifie "d'outre-mer". C'est aussi un prénom qu'on donne à ceux qui sont nés à l'étranger avant d'être ramenés au pays. » Cette définition, si elle ne s'applique pas précisément à l'écrivain photographe Teju Cole, né en 1975 aux Etats-Unis de parents nigérians, qui a grandi au Nigeria et s'est établi à Brooklyn, parle en revanche au jeune narrateur de Chaque jour appartient au voleur qui rentre à Lagos pour un mois, quinze ans après avoir quitté son pays natal. C'est ainsi, entre familiarité et étrangeté, qu'il arpente la ville, installé chez une tante et un oncle dans un quartier périphérique de la mégalopole africaine. Comme dans un carnet de bord, son récit compose par saynètes juxtaposées un portrait en éclats, autant d'instantanés de Lagos, de tranches de survie. Il n'y a ni dénonciation virulente - de la violence quotidienne et de la corruption généralisée -, ni nostalgie exacerbée dans la prose de Teju Cole, mais un désenchantement diffus ponctué d'élans de colère.
Ce deuxième livre traduit en français après le largement salué Open city (Denöel, 2012, disponible en 10/18) est le premier livre de Teju Cole, d'abord publié en 2007 chez un éditeur nigérian avant qu'une nouvelle édition ne paraisse aux Etats-Unis en 2014, où il a notamment été désigné « livre de l'année », par plusieurs journaux dont le New York Times.
Chaque jour appartient au voleur
Zoé
Tirage: 2000 ex
Prix: 19.5 EUR
ISBN: 9782889275854