A compter de la rentrée 2016, le plan numérique pour l’éducation sera doté d’"un milliard d’euros sur trois ans. Le tiers viendra du programme d’investissement d’avenir […]. Le reste, 650 millions, sera à la charge de l’Etat pour la formation des personnels, pour le développement des ressources pédagogiques et pour le financement des ordinateurs ou des tablettes acquis par les départements", a déclaré François Hollande le 7 mai à l’issue d’une demi-journée de visite d’écoles.
Annoncé depuis plus d’un an, ce plan entre dans une phase concrète avec l’officialisation de son financement par le président de la République et l’organisation de la phase de test à la rentrée prochaine dans 300 écoles primaires et 200 collèges - contre 300 espérés par l’Education nationale. Cette phase de test devrait relancer un (petit) flux d’achat de manuels numériques, un budget de 30 euros par élève étant prévu pour les contenus. A 500 élèves en moyenne par établissement, le montant pourrait atteindre 3 millions d’euros cette année.
"Ce plan doit également permettre de créer des ressources pédagogiques, des contenus […]. Des appels d’offres seront lancés, dès septembre 2015, pour que tout soit prêt pour la rentrée 2016. Cinq disciplines du collège seront couvertes en priorité : le français, les mathématiques, les langues étrangères, l’histoire-géographie et, enfin, les sciences. Nous allons demander aux éditeurs […] de pouvoir fournir toutes ces ressources pour la rentrée 2016", a insisté François Hollande.
A côté de ces précisions attendues pour le développement d’un marché scolaire numérique, les empoignades autour des nouveaux programmes se révèlent inquiétantes. Avant même l’ouverture de la consultation des enseignants, le 11 mai, le président de la République recadrait déjà une partie du projet du programme d’histoire, recommandant qu’il redonne une place plus importante à la chronologie. Un casse-tête pour les éditeurs, qui préparent leurs manuels sur la base du projet présenté début avril par le Conseil supérieur des programmes, lequel programme risque d’être fortement remanié d’ici à son approbation prévue début septembre. Cela ne laisserait que six mois pour travailler sur une version stabilisée des programmes à respecter dans les manuels. Hervé Hugueny