Plutôt cimetière ou autopsie ?
Deux mouvances - que tout oppose - se détachent cette année à Lyon. D'un côté la percée du polar horrifique, qui flirte avec le gothique, dans la veine de Stephen King, l'homme aux 60 livres, dont un nouveau recueil de nouvelles d'horreur, Plus noir que noir, est paru fin février chez Albin Michel. Pour nombre d'auteurs invités au festival, le maître de l'horreur est devenu la référence. Exit les papes du noir social, les Manchette, Chandler, Pelecanos... La nouvelle génération se régale et se réclame des titres atroces les plus vintage, comme Misery et Cimetière. Cette nouvelle vague, ni noire ni blanche mais hybride, prend des accents de fantasy ou voit les zombies débarquer. Tout comme le polar a su se mixer à l'anticipation et la dystopie voici quelque temps.
De l'autre côté, à l'opposé, bien ancré dans le réel, hors catégorie mais totalement affilié, on trouve le succès colossal des livres du médecin légiste belge Philippe Boxho, invité à Lyon. Ses best-sellers parus chez Kennes, Les morts ont la parole (2022), Entretien avec un cadavre (2023), La mort en face (2024), livrent des anecdotes encore chaudes sur son métier, et arrivent en complément de l'univers du polar. En avril, on signale la parution chez Globe de Corps, corps, corps, carnet d'une médecin légiste, de la praticienne Karine Dabadie et de l'ex-journaliste du Monde des livres Macha Séry. Un opus bouleversant sur les violences conjugales. Qui propose un regard glaçant sur les femmes et enfants victimes de violences psychologiques, sexuelles ou physiques et « l'engrenage qui les broie ».
Le palais de la bourse. Festival Quais du polar 2024- Photo OLIVIER DION
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