Proclamation

Philippe Claudel, nouveau président de l’Académie Goncourt

Philippe Claudel à Nancy en 2020 - Photo Olivier Dion

Philippe Claudel, nouveau président de l’Académie Goncourt

Philippe Claudel, jusque-là secrétaire général de l’Académie Goncourt, prend la tête de la prestigieuse institution et succède à Didier Decoin.

Par Élodie Carreira
avec AFP Créé le 14.05.2024 à 09h10

L'Académie Goncourt, qui remet le plus prestigieux des prix littéraires français, a changé de président lundi 13 mai. À l’issue d’une élection serrée, l’écrivain et réalisateur Philippe Claudel a été choisi pour succéder à Dider Decoin, 79 ans, qui a occupé le poste pendant quatre ans. L’auteur des Âmes grises (Stock, prix Renaudot 2003) et du Rapport de Brodeck (Stock, 2007) a récolté cinq voix contre quatre pour l’académicien Pierre Assouline.

L'Académie n'avait pas prévu de remplacer son bureau lundi soir. Ce changement s’opère traditionnellement un mardi. Mais, a-t-elle précisé, certains de ses membres comptaient se rendre, mardi 14 mai, aux obsèques de Bernard Pivot, lui-même ancien président de l’institution. Le retrait de M. Decoin n’avait pas non plus été acté avec certitude. Le prix Goncourt 1977 avait seulement laissé entendre son départ, en expliquant que la charge lui paraissait « lourde ». En octobre dernier, il confirmait, dans le Nouvel Obs, que deux jurés pouvaient être intéressés par le poste : « Claudel en a envie, Assouline aussi, mais je n'ai pas l'impression qu'ils ont envie de mordre pour ça ».

Grand favori

En tant que secrétaire général de l’Académie Goncourt, Philippe Claudel s’imposait, dès le début, comme favori du duel à venir. « Je vais essayer d’être un président démocrate, dont les jurés pourront être fiers. J'ai annoncé un mandat de cinq ans, au bout duquel je quitterai la présidence, mais aussi l'Académie », a déclaré le nouveau président lundi soir à L'Est républicain, le quotidien de sa région, la Lorraine.

« Philippe Claudel est élu président par cinq voix contre quatre à Pierre Assouline », a détaillé l'Académie Goncourt dans un communiqué. Seuls neufs des dix jurés du Goncourt ont pu voter, car l'une d'entre eux, Paule Constant, 80 ans, a quitté ses fonctions. Elle « est désormais membre honoraire », a indiqué l'Académie. Pour remplacer Philippe Claudel, Camille Laurens a été élue, à son tour, secrétaire. Elle conserve néanmoins sa fonction de trésorière, par intérim, le temps qu’un successeur lui soit trouvé. Le retrait de Mme Constant libère également un « couvert » au sein de l'Académie. Les jurés devront donc se réunir traditionnellement au restaurant Drouant pour élire un nouveau juré.

Une présidence mouvementée

Les quatre prix Goncourt présidés par M. Decoin ont fait l’objet de discussions parfois échauffées et de situations mouvementées. Décalé de plusieurs semaines puis remis à huit clos en raison de la pandémie de Covid-2019, le premier, en 2020, a été décerné à Hervé Le Tellier pour L'Anomalie. Les deux derniers ont vu les jurés s'opposer frontalement pendant quatorze tours, avec cinq voix contre cinq. Le règlement prévoit dans ce cas que la voix du président compte double au dernier tour, ce qui a permis la distinction de Vivre vite de Brigitte Giraud, en novembre 2022, puis de Veiller sur elle, de Jean-Baptiste Andrea, en novembre 2023. Une double déception pour Pierre Assouline qui aurait préféré attribuer la prestigieuse récompense à Giuliano Da Empoli, auteur du Mage du Kremlin, puis à Éric Reinhardt pour Sarah, Susanne et l’écrivain.

Le prix Goncourt offre un chèque de dix euros symbolique, mais son obtention garantit la vente de centaines de milliers d’exemplaires du livre du lauréat.

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