Au soir du 13 novembre, Hélène, l’épouse d’Antoine Leiris, succombait sous les balles des terroristes du Bataclan. Trois jours plus tard, le journaliste, père d’un petit Melvil de 17 mois, trouvait les mots justes pour dire sa peine, mais aussi son envie de continuer à vivre pour son fils, dans une lettre adressée aux meurtriers de "l’amour de sa vie", très largement relayée sur les réseaux sociaux. Vous n’aurez pas ma haine, le livre qui en découle, écrit comme un exutoire à la douleur dans les premiers jours suivant le massacre, a été programmé hors office, au 4 avril, par Fayard. Mais, souvent mis en vente dès le 31 mars par les libraires qui l’avaient reçu la veille, il entre dans les meilleures ventes avant même sa date de lancement officiel. De "La grande librairie" aux pages livres du Monde, de L’Obs et du JDD ou à la matinale d’Europe 1, ce très beau récit déjà cédé en 17 langues a su toucher les chroniqueurs littéraires. Avec beaucoup de douceur et de poésie, Antoine Leiris raconte l’intolérable attente dans la soirée du drame, la photo de famille déposée sur la tombe de sa femme, mais aussi les "petits plats maison" apportés par les mères de la crèche, et le quotidien, bancal mais plein d’amour, à réapprendre avec Melvil. Après réimpression, l’ouvrage atteint 50 000 exemplaires tirés. Marine Durand

08.04 2016

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