L'auteure polonaise Olga Tokarczuk a reçu, mardi 22 mai, le Man Booker International Prize 2018 pour Les pérégrins, paru Outre-Manche sous le titre Flights chez Fitzcarraldo editions.
L'auteure a partagé son prix de 50000 livres sterling (57000 euros) avec la traductrice de la version anglaise, Jennifer Croft. En France, Flights (Les pérégrins) est paru en 2010 chez Noir sur Blanc, traduit par Grazyna Erhard. Olga Tokarczuk publiera d'ailleurs le 13 septembre, toujours chez Noir sur Blanc, son nouveau roman Les livres de Jakób, son livre le plus ambitieux à ce jour. L'ouvrage est largement inspiré de la vie, foisonnante et réelle, de Jakób Frank, considéré comme le « Luther du monde juif » au XVIIIe siècle.
Olga Tokarczuk était en lice face à Virginie Despentes pour son premier tome de Vernon Subutex traduit par Frank Wynne et publié au Royaume-Uni chez MacLehose Press. Mais aussi face au Sud-Coréen Han Kang (The White Book, Portobello Books), le Hongrois László Krasznahorkai (The World Goes On, Tuskar Rock Press), l'Espagnol Antonio Muñoz Molina (Like a Fading Shadow, Tuskar Rock Press, disponible en français au Seuil sous le titre Comme l'ombre qui s'en va), et l'Iraquien Ahmed Saadawi (Frankenstein in Baghdad, OneWorld, disponible en français chez Piranha et au livre de Poche sous le titre Frankenstein à Bagdad).
Dans Les pérégrins, Olga Tokarczuk aborde le phénomène du nomadisme à travers une série de récits où les personnages ont pour seule motivation de sans cesse voyager, non pour le salut que cela procure, d'après une secte religieuse de l'ancienne Russie, mais par liberté. Ces histoires invitent à des questionnements, des étonnements et des rencontres.
A 56 ans, l'auteure est considérée comme la plus douée des romanciers de sa génération en Pologne. Elle a signé une douzaine d'ouvrages qui ont été traduits dans plus de 25 langues et qui ont été portés sur scène ou à l'écran. Olga Tokarczuk a reçu deux fois le plus prestigieux prix littéraire polonais, Nike.