Cécilia Attias (9e), Michel Drucker (19e) et Christina Lauren, avec la suite de son diptyque érotique (15e), arrivent en force dans un top 20 qui accueille aussi un manga, trois BD et un poche.

Phénomène : linge sale

 

Après Sarko m’a tuer et L’homme qui voulut être roi, Gérard Davet et Fabrice Lhomme ont enquêté sur Didier Schuller et le système de financement mis en place par l’ex-RPR.

 

Il a été « travaillé en X, sans nom d’auteurs, sans sujet, sans titre »… Pourtant French corruption, de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, à peine publié le 9 octobre avec un premier tirage de 40 000 exemplaires, a été largement relayé par la presse. Il vient d’être réimprimé à 10 000 exemplaires et s’inscrit immédiatement dans les meilleures ventes à la 9e place des essais.

« Auteurs Stock », Gérard Davet et Fabrice Lhomme ne sont pas inconnus du public. Grands reporters au Monde, chargés de l’investigation, ils ont cosignés en 2011 Sarko m’a tuer, chez le même éditeur, qui s’est vendu à 60 000 exemplaires. Une couverture identique (titre en rouge sur fond noir) à celle du livre précédent, et un titre en référence au film French connection, de William Friedkin, permettent de le repérer.

French corruption remonte le fil rouge du parcours de Didier Schuller, qui a commencé sa carrière en 1969 (sous Pompidou) au ministère des Finances, jusqu’à sa candidature actuelle à la mairie de Clichy-la-Garenne pour les municipales de 2014. Sur fond de révélations sur Patrick Balkany et Nicolas Sarkozy, ce haut fonctionnaire « porteur de valises » démonte cinquante ans de financement politique des partis (l’ex-RPR, puis l’UMP), syndicats et autres groupuscules (y compris le Sac), les méthodes utilisées (le secrétaire de Matignon recélant les fonds spéciaux, les comptes en Suisse, ou les 2 millions de francs cachés dans des Tupperware déterrés par les sangliers), le système mis en place dans les Hauts-de-Seine, notamment à travers l’office des HLM, « coffre-fort de la droite depuis les années 1960 ». Il raconte aussi sa fuite aux Bahamas, l’exil à Saint-Domingue, et son court séjour en 2002 à la prison de la Santé.

Pour ce document qui se lit comme un polar, les auteurs, selon leur méthode habituelle, ont choisi l’interview, testant Didier Schuller en lui posant les mêmes questions à plusieurs années d’intervalle (l’investigation a duré cinq ans), consultant ses archives personnelles, vérifiant les informations auprès des acteurs, hommes politiques, magistrats, policiers, etc. Avec contre-enquête à la clé. « Le journalisme d’investigation comprend une part de risque », écrivent-ils encore, un risque que goûtent les lecteurs.


18.10 2013

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