L’écrivain estime que son éditeur a eu "raison" de stopper la commercialisation de ses livres, puisque "cela calmera les excités qui auront ainsi le temps de lire mes essais". Et l’auteur de citer quelques-uns de ses ouvrages tels que Le taureau de Phalaris (La table ronde, 1987) et La diététique de lord Byron (Gallimard, 1984), ou encore le roman Les lèvres menteuses (Gallimard, 1992).
Gallimard avait annoncé, mardi 7 janvier, l'arrêt de la commercialisation du journal de Gabriel Matzneff, mis en cause dans le récit de l’éditrice Vanessa Springora, Le consentement (Grasset), dans lequel elle décrit sa relation sous emprise avec l’écrivain à l’âge de 14 ans, quand lui approchait la cinquantaine.
"La souffrance exprimée par Madame Vanessa Springora dans Le consentement, fait entendre une parole dont la force justifie cette mesure exceptionnelle", avait affirmé dans un communiqué la maison d'édition qui publiait le journal de l'écrivain depuis 1990.
"Sans doute étions-nous inconscients"
Dans sa missive à BFM TV, l’auteur dénonce également une "campagne excessive et agressive" dirigée contre lui, en référence aux nombreuses prises de paroles dans les médias de figures du monde littéraire et de la culture condamnant son comportement. "J’ai le sentiment que, quoique je dise ou écrive aujourd’hui, cela se retournerait contre moi", explique l’écrivain, qui n’a jamais caché son goût pour les enfants, théorisé dans son livre Les moins de seize ans.
"Quant à mes galipettes coupables post-soixante-huitardes, oui, sans doute étions-nous inconscients, nous avons été nombreux à nous laisser enivrer par l’air de liberté, le parfum libertaire de cette époque insouciante qui dura une quinzaine d’année, écrit l’auteur. […] Mais je trouve idiot, extravagant, que l’on me fasse en 2020 grief de livres publiés il y a plus de trente ans, voire il y a plus de quarante ans."
Gabriel Matzneff fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris le 3 janvier pour "viols sur mineurs". Il est également visé par une citation à comparaitre devant un juge pour "apologie de crime" notifiée le 8 janvier par l’association de prévention de la pédophilie L’Ange Bleu. La première audience technique sur la conformité de la procédure doit se tenir le 12 février prochain devant la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris.