Corinna Gepner,
présidente de l’Association des traducteurs littéraires de France (ATLF).
Chaque année, certains d’entre vous décernent des prix à des ouvrages de littérature étrangère traduits en français. Un travail préalable de lecture et de discussion vous a permis d’apprécier l’univers de leurs auteurs, leur imaginaire, leur inventivité stylistique… Or rien de tout cela ne vous parvient de manière directe. Pour les lire, vous avez besoin de l’intermédiaire d’un traducteur, qui emploie tout son savoir-faire et tout son talent pour vous donner à entendre leur voix. Pourtant les noms de ces traducteurs n’apparaissent pas - ou très rarement - sur vos communiqués de presse, qu’il s’agisse de la liste des auteurs retenus ou du palmarès.
Il paraîtrait inconcevable de parler d’un ouvrage sans indiquer le nom de son auteur. Or c’est bien ce qui se passe lorsqu’on omet le nom du traducteur : s’il n’est pas l’auteur du livre, il est celui du texte traduit.
Que tout traducteur est un auteur, voilà qui figure dans le code de la propriété intellectuelle. Qu’il soit reconnu comme tel, voilà qui n’est pas encore tout à fait acquis. Nombreux sont ceux, aujourd’hui, qui s’intéressent à son travail, à la spécificité de sa contribution littéraire et qui souhaitent en savoir plus, l’interroger, l’écouter. Ce n’est pas un hasard si un festival a récemment vu le jour à Gif-sur-Yvette, tout entier consacré à la traduction. VO/VF, tout un programme, qui attire de plus en plus de curieux et de passionnés de littérature étrangère. Alors, rendons à chacun son dû.
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