Fermée trois semaines pour travaux, la librairie parisienne Les Traversées (ex-Arbre à lettres), dans le 5e arrondissement, a rouvert ses portes le 25 août avec un nouvel aménagement intérieur. "Nous voulons offrir à nos clients une librairie plus accueillante, explique Antoine Fron, cogérant de l’établissement depuis 2013. Nous avons une clientèle d’habitués mais, entre Internet et l’apparition de nouvelles librairies dans le quartier, comme Le Comptoir des lettres ou Bulles en vrac, notre activité s’essoufflait, avec un recul de 5 % du chiffre d’affaires l’an dernier."
Tout en conservant ses étagères murales, ses poteaux intérieurs en pierres claires et son parquet blond, le magasin de 145 m2 a été repensé afin de favoriser la déambulation des clients et d’améliorer la lisibilité de l’offre. Les grandes tables, qui "présentaient les livres de manière peu lisible" selon le libraire, ont été remplacées par de plus petites. Et des caissons ont été plaqués sur le bas des étagères, permettant les présentations à plat.
Outre les mises aux normes nécessaires, l’éclairage a été revu avec le remplacement des néons par des leds. Le positionnement des postes de travail et de la caisse a été inversé afin de placer les libraires face aux clients, et non plus de dos. Et bien sûr, l’offre a été réorganisée. Les littératures francophone et étrangère, jusqu’alors dissociées, ont été rassemblées sur toute la partie gauche du magasin, tandis que les sciences humaines (20 % du CA) ont gagné en visibilité en remplaçant la littérature étrangère à l’avant du magasin, côté droit. Autre rayon soigné, la jeunesse, situé au fond à côté de la BD, a été agrandi tandis que l’offre de cartes postales, "intéressante sur un plan économique mais envahissante sur ses anciens présentoirs à roulettes", a été installée sur un mobilier dédié habillant un des piliers centraux. Enfin, la librairie a fait installer des haut-parleurs dans son plafond afin d’améliorer l’écoute des invités lors des rencontres. Réalisés avec l’architecte Pierre-Yves Gimenez, les travaux représentent un investissement de 130 000 euros, soutenu par l’Adelc, le CNL et la Drac. "C’est un message de dynamisme que nous envoyons tant à nos clients qu’à nos partenaires et à l’équipe", souligne Antoine Fron, qui prévoit de regagner, en année pleine, 5 % de CA d’un montant de 1,6 million d’euros en 2016. Pour lui, "l’accueil et le service sont des forces propres à la librairie indépendante qui doit s’appuyer dessus pour se démarquer". Clarisse Normand