La situation des distributeurs s'est fortement dégradée durant cette première semaine de confinement. Alors que les filiales des groupes d'édition français maintiennent a minima les commandes de réassorts, la réception de retours s'arrête progressivement. 

Hachette Livre a fermé vendredi 20 mars à 13h son Centre de traitement des retours, situé à Balizy, au sud de Paris. Fonctionnant sur la base du volontariat, l’équipe restée sur place a fait face à une vague de retours. D'après les salariés, environ 1300 palettes ont été réceptionnées depuis le début de la semaine. Sollicitée, la direction d'Hachette n'a pas apporté de précisions sur ce point.

Chez Interforum, l'arrêt complet des retours a été actée ce jour, annonce le secrétaire général d'Editis, Jean Spiri. Il rappelle toutefois le maintien des efforts sur les réassorts. "Une trentaine de personnes travaillent encore sur le centre de Malesherbes", déclare-t-il. "Les gestes barrières sont appliqués: nous avons fourni des masques et du gel hydroalcoholique. Les salariés circulent dans un espace de 55000 m2". 

A la Sodis, la réception des retours s’est aussi tarie au fil des jours, "faute de volontaires", précise un élu du CSE qui souhaite garder l'anonymat. D'autres personnes, désireuses de continuer à travailler, poursuivent leur activité dans le centre de distribution. "Nous avons l'habitude de fonctionner sur la base du volontariat. Dès que l'entreprise a arrêté de solliciter des intérimaires, plusieurs personnes se sont portées volontaires pour effectuer différentes taches", déclare l'élu. Contactée, la direction de la Sodis, filiale de Gallimard, n'a pas répondu à nos questions. 

Ce vendredi, Pollen a aussi communiqué sa décision de traiter l'ensemble des retours "avant le 31 mars". La veille, MDS, filiale de distribution de Média Participations, a annoncé la suspension des réassorts et son intention de fermer, "au plus tard le vendredi 27 mars", les réceptions retours et livraisons imprimeurs. Ces quelques jours supplémentaires, avant l'arrêt du traitement des retours jusqu'à nouvel ordre, devraient "soulager, certes modestement", la trésorerie de plusieurs libraires, rappelle Pollen.