Les auteurs de fiction sont les plus touchés avec une baisse de gains liés à la vente de livres de 43% en cinq ans. Selon l’étude, seul 21% des auteurs publiés "à plein temps" ont tiré l’ensemble de leurs revenus de la vente de livres en 2018, tandis que 51% d’entre eux ont été rémunérés par la vente de livres combinées à d’autres activités d’écriture.
Les écrivains auto-publiés font figure d’exception avec des revenus issus de la vente de livres qui ont presque doublé depuis 2013 pour atteindre 1951 dollars (environ 1700 euros). Ils restent tout de même moins bien payés que leurs confrères publiés par des maisons d’édition avec des revenus d’auteurs 58% plus bas.
Amazon mis en cause
Parmi les facteurs de cette paupérisation, l’association dénonce la domination croissante d’Amazon qui force les éditeurs à accepter des marges plus étroites sur leurs ventes, se répercutant ensuite sur les droits d’auteurs. Le géant du e-commerce détient également le monopole des publications en autoédition, imposant aux auteurs des conditions non négociables, rappelle l’association. Autre concurrence: celle de la revente des livres neufs en ligne ou la lecture via des plateformes de lecture qui se dédouanent en partie des droits d’auteur comme l’application Amazon Kindle Unlimited ou les bibliothèques numériques Google Books et Open Library.
Pour l’association, plusieurs solutions pourraient pallier l’appauvrissement progressif des auteurs: le Congrès pourrait "adopter une exception à la loi antitrust" pour permettre aux éditeurs et aux services d’auto-édition de "négocier collectivement" avec Amazon, Google et Facebook. Il faudrait également imposer un droit d’auteur sur la revente d’un livre neuf et que les éditeurs reversent une part plus importante aux auteurs pour les livres numériques.
Autres recommandations: la destruction des retours de librairies afin d’empêcher leur revente en occasion ou encore la création d’un fonds fédéral qui rémunère les auteurs pour l’utilisation publique de leurs livres.