Le texte au ton culpabilisateur demande aux administrateurs s’ils souhaitent que leur nom et leur réputation soient associés aux mesures de rétorsion employées par le cybermarchand dans son différend contre Hachette Book Group à propos du prix des livres numériques, et qui privent les auteurs concernés d’au moins 50% de leurs revenus en provenance d’Amazon.com, et parfois même de 90%.
«Nous pensons qu’il est inacceptable qu’Amazon entrave ou bloque la vente de livres comme moyen de négociation» avec Hachette s’insurgent-ils. En raison de la part de marché du groupe, et du système verrouillé de sa liseuse Kindle, ce manque à gagner ne peut pas être compensé par les autres revendeurs, expliquent-ils.
Représentants des actionnaires, les administrateurs des grandes entreprises cotées en Bourse sont aussi nommés en fonction de la caution morale qu’ils peuvent apporter à l’entreprise dont ils supervisent la direction. «Est-ce que, en tant qu’administrateur d’Amazon, vous approuvez cette politique qui consiste à sanctionner des livres ?» sont-ils interpellés.
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«Nous vous exhortons à bien regarder la liste de nos noms sous cette lettre» écrivent-ils, en soulignant que les signataires ne sont en rien des privilégiés vendeurs de best sellers avides de défendre leurs intérêts, ainsi qu’Amazon a caricaturé les signataires d’une première lettre publiée dans le New York Times, mais représentent au contraire l’extraordinaire diversité de la production éditoriale américaine.
«Nous avons écrit beaucoup de vos histoires d’enfant favorites» mentionnent-ils pour faire jouer la corde sensible des administrateurs. «Collectivement, nous avons vendu des millions de livres» signalent-ils également, pour montrer leur pouvoir d’influence. Ils rappellent aussi que la plupart d’entre eux ne sont pas des auteurs d’Hachette Book Group, et qu’ils ne sont donc motivés que par une question de principe.
Tout en déclarant qu’ils ne sont pas contre Amazon, et en reconnaissant l'innovation apportée par l'entreprise, notamment dans l’auto-édition, ils insistent aussi sur le rôle des éditeurs traditionnels qui prennent des risques et versent des avances aux auteurs pour leur permettre d’écrire en attendant d’être publiés. «Par quoi Amazon remplacerait-il cette organisation ?» questionnent-ils.