Bibliothèques

Le rôle clé du bibliothécaire dans les BU

"Le bibliothécaire doit aller au devant des étudiants, des enseignants, des chercheurs. C’est un changement de posture radical mais indispensable." François Cavalier - Photo Photo Olivier Dion

Le rôle clé du bibliothécaire dans les BU

A l’occasion de la parution de Bibliothèques universitaires: nouveaux horizons aux éditions du Cercle de la librairie, François Cavalier, codirecteur de l’ouvrage avec Martine Poulain, fait le point sur les enjeux du secteur.

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Par Véronique Heurtematte
Créé le 24.04.2015 à 09h05

Pour continuer à exister face à la concurrence d’Internet, les bibliothèques universitaires doivent évoluer radicalement. Le point sur ces nécessaires mutations avec François Cavalier, directeur de la bibliothèque de Sciences po, et codirecteur avec Martine Poulain de Bibliothèques universitaires : nouveaux horizons aux éditions du Cercle de la librairie.

François Cavalier - Les bibliothèques, concurrencées par le Web, n’occupent plus la place centrale dans l’accès à l’information. Avoir des grandes collections riches et variées ne suffit plus à leur attractivité. L’un des principaux enjeux est de développer de nouveaux services associés aux collections et d’en faire la promotion auprès des usagers. Le bibliothécaire doit être un médiateur. Il doit aller au-devant des étudiants, des enseignants, des chercheurs, et inscrire sa contribution dans les processus d’enseignement, d’apprentissage et de recherche. C’est un changement de posture radical mais indispensable. Aujourd’hui, ce qui fait la valeur de la bibliothèque, ce n’est pas les collections mais les bibliothécaires qui valorisent ces ressources.

Les bibliothèques ont tout leur rôle à jouer dans la formation des usagers, le développement des archives ouvertes, la gestion des données de la recherche, la bibliométrie. Elles seront aussi de plus en plus amenées à gérer les ressources produites par l’université elle-même, captations vidéo d’événements, moocs, cours en ligne. C’est une fonction nouvelle. Pour tous ces nouveaux services, le renouvellement des compétences des personnels constitue un enjeu majeur. Les bibliothécaires doivent être capables de travailler en mode projet, de collaborer avec d’autres professionnels tels que des webdesigners, des informaticiens.

C’est en effet l’une des difficultés que nous avons à combattre. Les universitaires ont une représentation datée de notre métier. Les bibliothécaires déploient d’importants efforts, le plus souvent avec succès, pour s’inscrire dans les projets de leur institution et montrer les contributions qu’un équipement documentaire peut apporter. Mais, souvent, les décideurs n’ont pas de vision pour la bibliothèque.

Pas du tout. La fonction du lieu demeure au contraire très forte. Les prêts sont en baisse, mais les étudiants sont massivement présents et leur principale revendication, dans les enquêtes, est de pouvoir disposer d’un lieu largement ouvert. C’est une demande forte à laquelle il faut répondre. C’est important car les usagers rappellent ainsi aux présidents d’universités qu’ils ont besoin de la bibliothèque.

Cela me paraît très important si on veut changer l’image de la bibliothèque. De nos jours, tous les services de l’université sont sommés de prouver leur valeur ajoutée. On doit être capable de fournir des analyses quantitatives et qualitatives des résultats de notre activité. Nous devons montrer quel est notre apport à la pédagogie, à la recherche.


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