Il existait déjà un prix du roman gay masculin. Il y a désormais son équivalent féminin : le prix Gouincourt, qui célèbre la diversité et l'écriture lesbienne francophone vient de dévoiler ses toutes premières lauréats ce vendredi soir, au 200 Quai de Valmy dans le Xe arrondissement de Paris.
Pour cette première édition, le jury a choisi de distinguer les écrivaines Fatima Daas pour Jouer le jeu (L’Olivier), Wendy Delorme pour Le Parlement de l’eau (Cambourakis), Nelly Slim pour Entre ici et avant il y a la mer (Hystériques & Associées) et Sabrina Calvo pour Mais cette vie-là demande toujours plus de lumière (Éditions du commun).
Les trois autres finalistes étaient Nour Bekkar, Gorge et Lumen. Le choix de récompenser quatre autrices illustre la volonté du prix de « mettre en avant la pluralité des voix dans cette littérature lesbienne » et de « célébrer un carré de personnes », selon le jury.
Quatre œuvres, quatre regards singuliers
Le jury 100% féminin, dont les membres sont toutes engagées dans les champs du féminisme et de la création culturelle, était composé composé de Meryem Alqamar, Al Baylac, Mélie Chen, Lauren Delphe, Virginie Despentes, Lou Edin, Elisabeth Lebovici, Anna Mouglalis, Joëlle Sambi et Olivia Sanchez. Il salue, à travers ce prix, quatre textes aux univers aussi sensibles que politiques.
Jouer le jeu (L’Olivier) de Fatima Daas est un récit intime autour de la foi, du désir et de l’identité ; Le Parlement de l’eau (Cambourakis) de Wendy Delorme un texte poétique et politique sur les luttes queer et écologiques ; Entre ici et avant il y a la mer (Hystériques & AssociéEs) de Nelly Slim une méditation sur la mémoire et la filiation ; et Mais cette vie-là demande toujours plus de lumière (Éditions du commun) de Sabrina Calvo une fable utopique sur la résistance et la douceur.
Un clin d’œil au Goncourt
Lancé en mars dernier, par le média Lesbien Raisonnable en partenariat avec le Fonds Lesbiennes d’intérêt général (LIG), le prix Gouincourt récompense un auteur ou une autrice de langue française ayant publié un ouvrage abordant la thématique lesbienne pendant la rentrée littéraire, entre mi-août et mi-octobre.
Son nom, jeu de mots entre « gouine » et « Goncourt », rend hommage avec humour et bienveillance au plus célèbre des prix littéraires français, tout en inscrivant la littérature lesbienne dans un espace de reconnaissance et de visibilité inédit.