Goncourt de la poésie
L’écrivain a été couronné de nombreux prix tels que le Prix des Libraires en 1970, le Grand prix de littérature de l’Académie française l’année suivante, ou encore le Grand Prix de la Société des Gens de Lettres pour l’ensemble de son œuvre. Il reçoit le prix Goncourt de la poésie en 1992 pour son recueil Passagers du Temps. Un titre qui donnera son nom à une grande exposition rétrospective, organisée à la Bibliothèque francophone multimédia de Limoges en 2013, à l’occasion du centenaire de l’écrivain.
Une de ses œuvres majeures, Le pain noir, parue en 1956 et complétée de trois tomes jusqu’en 1961, forme une fresque sur le quotidien laborieux des paysans et ouvriers du Limousin, de la fin du XIXe au début du XXe siècle. Une suite romanesque largement inspirée de la vie de sa famille maternelle. En 1974, Le pain noir est adapté en téléfilm par Françoise Verny, et réalisé en huit épisodes par Serge Moati. L’œuvre rencontre alors un franc succès: les différents tomes sont réédités et traduits dans plusieurs langues, y compris en chinois. "Clancier est tellement du Limousin, tellement d’ici, de ce ciel, de ces arbres, de cette pluie, qu’il en devient universel", assurait alors Serge Moati.
Ancien président du PEN club français
Né à Limoges (Haute-Vienne) le 3 mai 1914 dans une famille de métayers et d’artisans, Georges-Emmanuel Clancier côtoie, après la Libération, Raymond Queneau avec qui il se lie d’amitié, Michel Leiris ou encore Pierre Seghers. Il est un temps journaliste au Populaire du Centre, programmateur de Radio-Limoges, avant de s’installer à Paris, en 1955, avec sa famille. Il dirige alors les programmes de la RTF puis de l’ORTF jusque dans les années 70.
Avec son épouse Anne Clancier, psychanalyste de renom, il élève deux enfants, et vivra avec elle près de soixante-quinze ans jusqu’à son décès, en 2014, à l’âge de 101 ans. Ancien président du PEN club français pendant trois ans, Georges-Emmanuel Clancier s’attelait à défendre les écrivains menacés, détenus ou exilés. Il vivait depuis des années dans un appartement parisien du Trocadéro, entouré de livres et de photos.
Son dernier ouvrage, Le temps d’apprendre à vivre, forme le quatrième tome de son autobiographie. L’écrivain y raconte sa résistance au régime de Vichy et sa participation clandestine à la revue littéraire Fontaine, dirigée par Max-Pol Fouchet depuis Alger. Une collaboration à risques qui lui permettait, sous l’occupation, de recueillir et transmettre des textes d’écrivains résistants tels que Paul Eluard, Aragon ou encore Claude Roy. Georges-Emmanuel Clancier fait paraître Le temps d’apprendre à vivre chez Albin Michel en 2016. Il a alors 101 ans.