Disparition

Le poète belge Daniel Fano est décédé à Bruxelles le 29 octobre, à l’âge de 72 ans.  Il a publié une vingtaine d’ouvrages, essentiellement des recueils de poèmes, mais il a aussi rédigé quelques nouvelles et essais. Auteur d’une œuvre pop, surréaliste et furieusement contemporaine, il est notamment connu pour son livre Un champion de mélancolie (Unes, 1985), dans lequel il mêle personnages réels et imaginaires dans une tentative de radiographie documentaire des mythes de notre époque. Son œuvre est publiée aux éditions Unes, au Castor Astral et aux Carnets du dessert de lune.
 
Né en 1947 à Jemelle en Belgique, Daniel Fano écrit depuis 1966. Dans sa jeunesse, il est influencé par le mouvement surréaliste, puis se diversifie en puisant notamment dans la littérature américaine avec William Burroughs, Charles Reznikoff et Louis Zukofsky. A partir des années 1970 et jusqu’en 2007, il est également journaliste culturel. Il tient notamment la rubrique consacrée à la littérature jeunesse dans l’hebdomadaire belge Le Ligueur. La défense et la promotion de la lecture pour les plus petits sera l’un de ses principaux engagements d’auteur.

Un "lutin magnifique"
 
En 2007, il remporte le prix littérature de la Scam Belgique pour trois de ses ouvrages parus aux Carnets du dessert de lune, L’année de la dernière chance (2004), Le privilège fou (2005) et Sur les ruines de l’Europe (2006). Dans son dernier ouvrage, A la vitesse des nuages, paru en septembre aux éditions Unes, il évoque dans ses poèmes des figures aussi diverses que Catherine de Médicis, Barack Obama, Serge Gainsbourg, Usain Bolt ou Claude Debussy.
 
"Entre mémoire et imagination, Fano retient, annote, révèle, crée à partir d’éléments fantasmés du quotidien, de souvenirs et de détails journalistiques. Il décrit la société spectaculaire marchande dans tous ses états, passe à la moulinette le cauchemar de l’Histoire, les mythologies de notre temps avec leurs illusions collectives et leurs escroqueries sémantiques", écrit son éditeur Unes sur son site.
 
Dans un article de blog, la journaliste littéraire Lucie Cauwe salue un "poète, romancier, inclassable, défenseur pour les enfants lecteurs de la fiction, de l’imagination". L’éditeur Pierre Maury rend lui aussi hommage à Daniel Fano, "lutin magnifique", sur son blog : "il s'intéressait à tout et travaillait, dans ses fictions traversées de ce tout, manière hachis Parmentier goûteux, à faire naître des rires parfois tragiques."

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