Il fut beaucoup question de technologies disruptives, de short runs (tirages entre 500 et 1 500 exemplaires) et d’impression à la demande lors de la conférence Publisher and Book Printing qu’organisait Canon, le 19 mars dernier, dans la ville de Poing (Allemagne). Dans cette localité proche de Munich se trouve le centre de recherche d’Océ, le fabricant de solutions d’impression qui a fusionné avec Canon en 2010. L’occasion de présenter, au milieu de ses rotatives, les avantages de l’impression numérique. Axé autour d’un plaidoyer des machines siglées Canon (notamment la technologie jet d’encre piézo-électrique dont elles sont équipées), cette conférence était à mi-chemin entre pédagogie et réseautage entre clients, venus du monde de l’édition, mais aussi du transactionnel et du marketing.
"Nous essayons de nous positionner en facilitateur, explique Peter Wolff, directeur de l’impression commerciale pour l’Europe de Canon. Je vois les éditeurs devenir de plus en plus ouverts à de nouvelles opportunités." Il souligne, entre autres, le potentiel des marchés de l’éducation et des sciences : "Ce sont des secteurs où il n’était pas encore possible ces dernières années d’imprimer en numérique sur de grands volumes. C’est aujourd’hui le cas. Il y a une demande croissante dans ces secteurs."
Les présentations ont aussi évoqué les faibles tirages et le management du cycle de vie du livre, l’impression à la demande et l’autoédition. Une table ronde réunissait notamment Holmbergs, leader suédois de l’impression numérique, et Publit, société d’impression à la demande - qui revendique une production de 10 000 livres par mois. Peter Wolff cite également l’exemple de Lightning Source qui imprime "plus de 30 millions de livres" sur des technologies Canon. "Ils n’ont pas d’entrepôts pour stocker leurs livres. Ce qu’ils impriment est immédiatement envoyé, le plus souvent au client final. Ce modèle est intéressant pour le futur."
Christian Verdú, manager du marketing en ligne chez Penguin Random House, qui participait à l’un des ateliers, voit dans l’impression numérique une solution séduisante pour "réduire les coûts". Il précise : "Notamment ceux de stockage en entrepôt, parce que nous avons un problème de taux de retour trop élevés. Nous y avons donc recours pour certains tirages courts. Quant à l’impression à la demande, on y viendra, et nous avons d’ailleurs déjà racheté une société d’autoédition [Author Solutions, NDLR]." Gilles Bouvaist