« En tant que lectrice de fantasy et de SF, j’en avais assez d’être toujours confrontée aux mêmes types de personnages et de situations. » Tatyana Ramazzotti, 31 ans, n’a certes « rien contre les dragons », mais il n’y aura pas que des cracheurs de feu au catalogue de sa toute nouvelle maison d’édition, Le Labyrinthe de Théia.
Lancée ce mois d’août, l’entreprise basée à Nilvange (Moselle) publiera ses premiers ouvrages en 2023, à raison d’une nouveauté tous les quatre mois. Surtout, sa ligne éditoriale sera « résolument » ouverte à la diversité et à l’inclusivité, accordant une large place aux écrivains LGBT et « racisés ». Un appel à textes « SWANA » (South West Asia / North African) réservé aux auteurs francophones originaires d’Asie du sud-ouest et de l’Afrique du nord sera par exemple lancé le 1er septembre en vue de sélectionner des romans à paraître en 2024.
Si Le Labyrinthe de Théia reste ouvert aux soumissions libres de manuscrits, celles-ci seront limitées dans le temps et ne concernent pas les premières parutions. En 2023, le catalogue s’ouvrira avec des textes repérés et sélectionnés par Tatyana Ramazzotti. « Il me semblait ardu de gérer un appel à textes pour notre lancement », confirme la fondatrice, qui a écumé les réseaux sociaux et les plateformes communautaires comme Wattpad ou Plume d’Argent pour y dénicher ses premières autrices. En début d’année prochaine, Le Labyrinthe de Théia publiera ainsi la nouvelle Malgré ma mort d’Onir Ynao. Suivra au deuxième quadrimestre le roman Evana de Justine C.M. puis, en fin d’année La valse du chaos, roman à quatre mains des autrices queer Moon H. Dourban et Clem Ruadasogno.
Quatre collections
Quatre collections structureront le catalogue : « L’Odyssée de Séléné » pour la SF, « Les Clés d’Hécate » pour la fantasy, « Le Fil des Moires » pour le thriller/policier et « Le Voyage de Mania » pour le fantastique. Pour se donner les moyens de les défendre, l’éditeur publiera « au maximum » quatre livres par an. Les romances seront acceptées « à condition qu’elles s’inscrivent dans l’une des quatre collections », précise Tatyana Ramazzotti. Par souci d’originalité, chaque roman sera accompagné d’un album musical original proposé en CD, sous clé USB ou en accès streaming.
Micro-diffusé, Le Labyrinthe de Théia cible dans un premier temps les librairies indépendantes et/ou spécialisées en imaginaire. « Beaucoup de petits éditeurs qui passent par une diffusion/distribution classique manquent de moyens pour communiquer et ne parviennent pas à assumer les retours des libraires, explique Tatyana Ramazzotti. Pour nos débuts, il me paraît important d’éviter cet écueil et de travailler avec des librairies qui ont pris le temps de nous connaître et qui donnent leur chance à nos titres. » L’éditrice prévoit des tirages réduits pour les mises en place chez ses partenaires et la vente en salon ; la distribution est quant à elle confiée à BoD en impression à la demande pour répondre aux commandes et assurer les ventes en ligne.